Depuis l’été dernier, la Banque centrale européenne a commencé à augmenter ses taux d’intérêt, marquant la fin des prêts bon marché. Sur le marché de l’immobilier, les conséquences ne se sont pas fait attendre. On assiste lentement mais sûrement à une transition de l’achat vers la location de biens.
La Belgique connaît donc une évolution, passant d’un marché des propriétaires vers un marché des locataires. La raison est en très grande partie due à des taux d’intérêt plus élevés. Ces derniers sont passés d’environ 1,5% à entre 3 et 4% en l’espace d’un an, ce qui a entraîné des difficultés grandissantes pour les candidats acquéreurs à contracter un prêt hypothécaire.
Un exemple : lors des deux premiers mois de cette année, deux fois moins de crédits hypothécaires ont été accordés par rapport à la même période en 2022. Et le revers de cette médaille, c’est la location qui a gagné en popularité : les Belges louent deux fois plus de propriétés. C’est presque une révolution chez nous, où plus de 70% de la population est propriétaire.
Les prix des locations en hausse à cause de la demande plus élevée
Des candidats qui se tournent davantage vers la location, ça a aussi des conséquences sur les prix. L’offre restant la même, mais la demande de location augmentant, le prix des loyers est parti à la hausse.
Sur un an, le marché locatif a augmenté en moyenne de 10%, alors que les loyers étaient déjà plutôt élevés. "En 2022, les prix pour un appartement de 100 mètres carrés à Bruxelles étaient d’environ 1400 € par mois. À Anvers, vous étiez à 1300 €. À Gand, vous étiez à 1100 €. Et à Liège, vous étiez à 960 €", détaille Olivier Carrette, administrateur délégué de l’UPSI, l’Union de professionnels du secteur immobilier.
Ce dernier confirme également la hausse des prix : "Nous avons aussi constaté cette augmentation entre 5 et 10% du prix des loyers."
Des différences entre les villes et campagnes
Les chiffres précédemment cités restent toutefois des moyennes. En fonction de l’endroit où se trouve le logement, le loyer peut évoluer, ce qui explique que les locataires se trouvent en plus grand nombre dans les grandes villes : À Bruxelles, par exemple, 60% des habitants sont locataires. À Gand et à Anvers, 55%, et à Liège, 50%. Et c’est aussi naturellement dans les villes, où la demande est la plus importante, que l’on paie le plus cher.
Entre Liège et Bruxelles, le loyer d’un studio peut ainsi aller du simple au double. Bruxelles est, en avril 2023, la ville belge avec les loyers les plus élevés. Comptez 948,8 € en moyenne pour un studio.