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Immersion : L'Ultimate Frisbee, l'antre du fair-play...et des démarrages fulgurants

Convivialité, fair-play et respect de l’autre à l’Ultimate.

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Malgré ses 6 millions de participants dans le monde, l’Ultimate Frisbee reste un sport méconnu du grand public. Pourtant, rien qu’en Belgique, il prend du galon ces derniers temps. Au total, on compte désormais 15 clubs en Wallonie et à Bruxelles. Pour tenter d'en savoir plus, nous avons profité d’un entraînement cette semaine pour nous immerger dans l'ambiance de l’un de ces clubs, le Flying Rabbits de Woluwé.

Il est environ 19h40 au moment où nous débarquons aux abords du terrain d’entraînement. La séance ne débute officiellement qu’à 20 heures mais, déjà, plusieurs joueurs et joueuses sont à l’œuvre, frisbee en main, dans un intrigant bal organisé de lancers de disque.

Miguel, un affable joueur-coach nous accueille avec le sourire. “Faites comme chez vous” nous confie-t-il en laçant ses chaussures.

Un à un, les participants montent sur le terrain de football, qui s’improvise lieu d’entraînement des Flying Rabbits pour l’occasion. La météo est clémente, les blagues fusent, la bonne humeur semble visiblement de mise. Hommes et femmes, jeunes et plus âgés, tous semblent partager une passion commune. “C’est comme ça ici. On est une petite famille. C’est ça l’esprit de l’Ultimate Frisbee” sourit Steph, joueuse depuis 5 ans, en renvoyant son disque vers un collègue masculin.

Contrairement à d’autres sports, l’Ultimate se pratique donc aussi en équipes mixtes. "C’est même la catégorie reine dans les tournois" ajoute Miguel. C’est un sport sans contact donc ça facilite vachement cette mixité.”

Pas d’arbitre, les joueurs se gèrent eux-mêmes

Ambiance, convivialité et fair-play.

Après une séance d’échauffement et quelques exercices, deux équipes se forment naturellement pour un petit match d’entraînement : les orange d’un côté, les bleu de l’autre.

Pour mieux comprendre un sport dont les contours sont, pour l’instant encore un peu flous, on s’enquiert des quelques règles à retenir. C’est encore Steph qui vient à la rescousse : “Le but c’est d’attraper le disque dans une zone “d’en but” (NDLR : zone un peu plus petite que le grand rectangle au football) qui est définie au fond du terrain de part et d’autre. Pour arriver à attraper ce disque, on évolue par passes successives sur le terrain. Dès qu’un joueur attrape le disque, il doit marquer un pied pivot et ne peut plus bouger. On ne peut donc pas dribbler ou avancer, on ne bouge plus et on doit trouver un copain ou une copine à qui lancer le disque. Donc c’est un sport d’équipes par excellence puisque seul on ne peut pas marquer de point.”

Nous voici donc parés pour comprendre le match qui se déroule désormais devant nos yeux. À un rythme étonnamment élevé, les passes se succèdent. Défendus par un adversaire direct, tous les attaquants doivent se démarquer à coups de sprints et de démarrages fulgurants pour laisser leur pot-de-colle sur le carreau. “C’est beaucoup plus intense qu’on ne le croit” nous confie un joueur essoufflé depuis le bord de touche. “On pense que c’est juste balancer un frisbee comme à la plage mais c’est beaucoup plus riche et tactique que ça.

Au vu des visages suintant de transpiration et aux souffles coupés des personnes remplacées, ça a effectivement l’air d’être intense. Mais quelque chose d’autre nous saute aux yeux : il n’y a aucun arbitre et les 14 participants (on joue à 7 contre 7) semblent se gérer eux-mêmes. On profite de l’interlude à la mi-temps pour en savoir plus : "Il n’y a effectivement pas d’arbitre en Ultimate. Que ce soit en match ou même en tournoi. Sur le terrain, il peut y avoir des fautes qui sont appelées mais ce sont les joueurs qui les appellent et qui résolvent la situation eux-mêmes. Si deux joueurs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une situation, le disque revient à la situation précédente et ça s’arrête là" explique Miguel.

Débrief… du match de l’adversaire

Indécis, le match tombe finalement dans l’escarcelle de l’équipe orange, 3-1. Machinalement, les deux formations se retrouvent ensuite au milieu du terrain pour une séance débrief. C’est Steph, de l’équipe bleue, qui prend la parole en 1er : "Merci pour ce chouette petit match" entame-t-elle. "Je vous remercie pour l’absence de contacts, c’était très agréable de jouer comme ça. Bravo à vous les Orange pour les très beaux développements que vous avez faits avec des défenses et des enchaînements." Quelques instants plus tard, le Captain' bleu du jour prend la parole pour louanger à son tour l’équipe orange.

C’est la tradition dans l’Ultimate Frisbee. Après chaque rencontre, on débriefe la partie de l’adversaire. Une petite tradition qui a son importance en tournoi puisque les équipes sont aussi jugées là-dessus : "Quand on joue un championnat, on est jugé sur deux catégories différentes : d’abord, comme dans tous les sports, le fait de gagner le match sportivement parlant. Et puis sur ce fameux esprit du jeu qui est évalué en différentes catégories que sont : la bonne communication sur le terrain, la connaissance des règles, le fait de faire ou non des fautes de contact. Donc il y a deux classements à la fin du tournoi : le classement sportif et le classement spirit."

Après 1h30 d’entraînement, la quarantaine de joueurs présents se retrouve finalement en cercle pour conclure la séance. Un dernier cri de guerre, unanimement entonné par toute la clique, et hop tout le monde file finalement à la douche.

Nous, on en profite pour tenter un premier lancer. Le disque est particulièrement léger et s’envole beaucoup plus loin que prévu. "Pas facile cette histoire" se dit-on, en rigolant, au moment de regagner la voiture.

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