9°) La hausse du nombre d’incendies en Amazonie est due à la politique de Bolsonaro : VRAI et FAUX
Difficile de répondre objectivement à cette question : les spécialistes ne sont pas tous d’accord sur les causes exactes de cette hausse. Mais la plupart s’accordent sur le fait que ceux-ci sont liés à la déforestation, et aux pratiques agricoles qui y sont liées.
C’est là que la politique de Bolsonaro entre en ligne de compte. Ce n’est bien sûr pas lui qui a initié, ni inventé la déforestation. Celle-ci a vraiment commencé dans les années ‘70, et n’a cessé d’augmenter jusqu’en 2004 : environ 28.000 kilomètres carrés de forêts avaient été défrichés rien qu’au Brésil cette année-là. Mais depuis, elle était en stagnation. Avant de reprendre en 2014, mais sans jamais atteindre les pics de la décennie précédente. Pour de nombreux scientifiques, l’inversion de tendance est inquiétante. Rien qu’en juillet 2019, plus de 2.000 km² ont disparu, contre moins de 1200 en 2018, et moins de 500 de 2010 à 2014. L’inversion de la tendance date donc d’avant l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, mais elle s’accentue.
La dégradation de la forêt ne vient d’ailleurs pas seulement de la déforestation : il y a aussi les effets du changement climatique, et des phénomènes toujours plus fréquents tels que 'El Niño', qui apportent beaucoup de sécheresse en Amazonie.
Ce qu’on peut reprocher à Bolsonaro, c’est de n’avoir rien fait pour contrer cette déforestation, voire de l’avoir encouragée au profit de projets agro-industriels ou d’équipements. L’une des premières mesures de Bolsonaro a ainsi été de placer l’agence de protection de l’environnement sous la tutelle du ministère de l’agriculture, et ainsi d’affaiblir considérablement sa marge de manœuvre. Le nombre de sanctions pour déforestation illégale (amendes, saisie et destruction du matériel) a baissé de 20% les six premiers mois de l’année 2019, rapporte le New York Times.
De là à dire que la hausse d’incendies actuelle est entièrement due à Bolsonaro, c’est aller un peu loin : il faut bien constater sur les cartes de la NASA que les incendies sont proportionnellement tout aussi nombreux au Pérou ou en Bolivie, et que là, la politique de Bolsonarao ne peut en aucun cas être invoquée. D’autre part, les incendies au Brésil ne se limitent pas à l’Amazonie et touchent aussi de façon importante le sud du pays…