Il y a 90 ans naissait Quincy Jones

Difficile de revenir sur une carrière si remplie et variée. Dès son plus jeune âge, Quincy Jones rencontre Ray Charles à 14 ans et suit des cours au Berklee College Of Music de Boston à 18 ans. Intégré dans l’orchestre de Lionel Hampton comme trompettiste, instrument qu’il apprend avec Clark terry, il est aussi arrangeur pour Sarah Vaughan, Tommy Dorsey, Gene Krupa, Ray Charles, Cannonball Adderley ou Count Basie… Rencontrant Dizzy Gillespie en 1956, il part en tournée avec son orchestre, puis part s’installer à Paris, travaillant pour le label d’Eddie Barclay.

Du jazz à la pop de Jackson

De retour à New York après une désillusion Parisienne, Quincy Jones devient directeur musical du label Mercury et poursuit ses arrangements pour Frank Sinatra, Barbra Streisand ou encore Tony Bennett. Parallèlement, Quincy signe des musiques de films ("Dans la chaleur de la nuit", "Prêteur sur gages"...) et des génériques de séries TV.

Après s’être remis d’une rupture d’anévrisme en 1974, il rencontre Michael Jackson sur le tournage du film de Sidney Lumet "The Wiz". En 1979, une première collaboration avec Michael Jackson débouchera sur l’album "Off The Wall", un pied de nez à la musique disco de l’époque, Quincy Jones : "C’était notre objectif, le disco est basé sur quatre temps avec la grosse caisse mais Count Basie l’avait déjà fait dans les années 1930, il n’y a rien de nouveau". L’apothéose de leur travail viendra en 1982 avec le mythique album "Thriller". Un album à jamais gravé dans l’Histoire de l’industrie musicale.

En 2008, l'émission musicale "Notes En Stock" sur la radio La Première proposait un retour sonore en quatre parties sur la riche carrière de Quincy Jones. Pour en parler, l'animateur Arnaud Quittelier avait convié l'ami de toujours de Quincy, Toots Thielemans. Il évoque sa rencontre avec Quincy, Ray Charles, son surnom de "Stink", le travail de Quincy pour le cinéma et la télévision...

En mars 2018, Quincy Jones était l’invité exceptionnel de Patrick Bivort dans son émission "Classic 21 Lounge" sur Classic 21.

La Belgique de Quincy c’était notamment cette solide et longue amitié avec Toots Thielemans rencontré lors du festival Jazz à Vienne. Ils se considéraient d’ailleurs comme des frères. En 2016, Toots Thielemans annonce son retrait de la scène musicale. Quincy disait de son fidèle ami Toots : "C’est un des meilleurs musiciens sur la planète. Je le mets exactement sur le même pied que Charlie Parker, c’est un génie". Le jazzman Stéphane Mercier va réunir Toots Et Quincy à distance. En découlera deux vidéos, remplies d’amours et d’amitiés très profondes.

En 1961, l’émission de la RTB "Jazz Pour Tous" diffuse le concert de l’orchestre de Quincy Jones. Ils interprètent "Birth Of A band" (avec Jerome Richardson et Budd Johnson en soliste), "Moanin'" (avec Clark Terry en soliste), "Lester Leaps In" (avec Patty Bown, Budd Johnson et Jerome Richardson en soliste), "Gypsy" (avec Phil Woods en soliste), "Tickle Toe" (avec Benny Bailey, Clark Terry, Budd Johnson, Joe Harris), "Everybody's Blues" (avec Julius Watkins et Melba Liston en soliste), "Big Red" (avec Sahib Shibab, Ake Persson, et Jimmy Cleveland en soliste).

"Non" était la réponse en un mot de Miles Davis aux demandes répétées du producteur Quincy Jones de se produire lors d'une soirée célébrant la musique de ses célèbres collaborations avec Gil Evans, des sessions "Birth Of The Cool" en 1949 et 1951, à travers l'album "Sketches of Spain". Le 8 juillet, la ténacité de Quincy Jones porta ses fruits et c'est sur la scène du célèbre Festival De Jazz De Montreux qu'ils partagèrent ce moment unique. Miles Davis était déjà fort malade lors de ce concert, levant la main lorsqu'il se sentait apte à jouer. Miles Davis décèdera au mois de septembre de la même année. La performance de ce 8 juillet 1991 sortira en CD en 1993 sur l'album "Miles & Quincy Live At Montreux, 1991".

Bonne écoute !