Il y a 175 ans, le premier train

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Par RTBF

On a un peu de mal à imaginer aujourd'hui, nous qui prenons parfois le train tous les jours, à quel point ce fut un grand moment pour notre pays. Il y avait d'ailleurs une foule considérable pour assister à l'événement. 900 invités triés sur le volet purent prendre place dans les wagons. Le Roi Léopold 1er était présent. Et pour donner le signal de départ, non pas un petit coup de sifflet comme aujourd'hui, mais une salve d'artillerie! Rien de moins!
Pour l'anecdote, il faut quand même dire qu'il y avait déjà quelques autres lignes de chemin de fer en Belgique. C'étaient les chemins de fer miniers, qui reliaient certains charbonnages aux canaux les plus proches. Il y avait donc des voies ferrées, il y avait des wagons, mais il n'y avait pas de locomotive. On se servait de chevaux pour tirer les trains. Ce sont un peu les prémisses, mais les vrais débuts du chemin de fer à vapeur -, c'est bien le 5 mai 1835.
La ligne Bruxelles-Malines est la toute première ligne d'Europe continentale puisque, jusque-là, seuls les Anglais disposaient du chemin de fer.
La Belgique est la première à se lancer, avant de grands pays comme la France ou l'Allemagne parce que c'est un tout petit pays, qu'il est tout jeune et qu'il doit faire ses preuves. Il y avait déjà eu un projet de chemin de fer avant 1830, avant la Révolution. C'est Cockerill qui l'avait proposé et on lui avait ri au nez, estimant que ça n'avait aucun intérêt. Mais dès que la Belgique devient indépendante, on reparle de chemin de fer. Certains estiment que c'est un excellent moyen de montrer la détermination, la puissance et donc l'indépendance de ce tout nouveau petit pays. Rogier explique d'ailleurs à la tribune du Parlement que la construction d'une route de fer comme il dit sera aussi importante pour notre pays que ne l'est sa Constitution.
Il faudra pourtant 21 séances à l'Assemblée pour que le projet soit finalement adopté! Et quand on relit les annales parlementaires, on voit les arguments des uns et des autres. Certains disent que c'est une sottise, que les canaux nous suffisent. D'autres craignent pour la santé publique: personne ne sait comment le corps humain va pouvoir supporter la vitesse extraordinaire de 30 km/h. Un député explique même que si l'on transporte du lait par le train, à l'arrivée, on risque fort d'avoir du beurre! Les débats sont très animés, mais c'est finalement le oui qui l'emporte, le 1er mai 1834.
Il faudra donc tout juste un an entre le vote de la loi et la mise en service de la première ligne. Les autorités ne veulent pas perdre de temps, alors on décide de reprendre le système anglais. C'est d'ailleurs pour cette raison que, aujourd'hui encore, nos trains roulent à gauche. Les locomotives sont donc commandées en Angleterre. Les rails, eux, sont fabriqués en Belgique puisqu'on dispose d'un excellent secteur métallurgique. Pendant ce temps-là, il faut aussi exproprier 2000 parcelles entre Malines et Bruxelles. Mais tout cela mettra donc moins d'un an.
Ce premier train part d'une gare qui n'existe plus aujourd'hui, qu'on avait évidemment créée pour l'occasion, près du canal, et qui s'appelait la gare de l'Allée Verte. En réalité, c'était un cabanon qui va vite se révéler bien trop petit. Et c'est ainsi que l'on va rapidement mettre deux autres gares en chantier: la gare des Bogards (que l'on appelle aujourd'hui Bruxelles-Midi) et la gare du Jardin botanique (Bruxelles- Nord).

Le train va très vite connaître un grand succès. Une seule preuve : premier voyage: le 5 mai 1835, et le 21 du même mois, on arrête déjà quelqu'un qui fabrique de faux tickets!

 

 

 

 

 

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