Le 26 mai, nous irons tous voter pour désigner « nos » représentants à la Chambre et dans les Parlements régionaux. Enfin, tous, c’est-à-dire, les hommes et les femmes belges âgés de plus de 18 ans.
Mais ce suffrage universel n’a pas toujours été la norme en Belgique. Avant la guerre 1914-18, le suffrage est dit « plural » : tous les hommes de plus de 25 ans votent, mais, selon l’impôt qu’ils paient ou leur niveau d’étude, certains disposent de 2, voire de 3 voix. En fait, le suffrage universel en Belgique a tout juste 100 ans.
A la naissance de l’Etat belge, seuls participent au scrutin ceux qui paient un impôt suffisamment élevé : sur 4 millions de Belges, il n’y a que 40.000 votants. Pendant tout le dix-neuvième siècle, les forces les plus progressistes (élus libéraux et socialistes, rejoints par la frange démocrate-chrétienne du Parti catholique) portent la revendication du suffrage universel « pur et simple ». Le monde est agité de soubresauts sociaux. C’est l’époque de la naissance du marxisme et du syndicalisme.
Début du vingtième, d’importantes manifestations sont organisées dans différentes villes du pays, parfois avec des morts comme en 1902. De grandes grèves aussi, comme la grève générale de 1913, qui dura dix jours.