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Il y a 10 ans, QSI rachetait le PSG

Il y a 10 ans, QSI rachetait le PSG

© Belga/AFP

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Par Pierre Lambert

Il y a 10 ans, le PSG passait dans une autre dimension. Cinq ans après son rachat à Canal +, Colony Capital revend le PSG à Qatar Sports Investment. Un fonds d’investissement appartenant à l’État qatari. Avec ce rachat, le PSG repart de l’avant et entre dans la cour des grands, des très grands.

Ce 31 mai, cela fait dix ans que QSI est devenu propriétaire du PSG. Et en dix ans, le club de la capitale est passé du ventre mou à un club du top 10 Européen. Actuellement classé 7e, le PSG a totalement changé depuis ce rachat.

"Pour moi c’est dans le top européen au regard des résultats en Ligue des Champions. Le PSG grandit d’année en année et il faut compter sur eux pour terminer dans les 4 premiers. Je pense même qu’on peut dire qu’ils sont dans les 3 meilleurs clubs européens", nous explique Khalilou Fadiga.

Petit retour en arrière : en 2010, le club traverse une grosse crise. Robin Leproux est confronté à un problème avec les supporters. Des tensions qui vont atteindre son paroxysme le 28 février lorsque Yann Lorence est lynché à mort avant le PSG – OM (0-3)Le Président de l’époque décide de dissoudre les deux virages du Parc des Princes via la mise en place d’un plan de sécurité. Fini les abonnements et les associations des supporters en virage, place au ticket aléatoire.

Au-delà de tout ça, la gestion du club est pointée du doigt et Colony Capital se décide à revendre l’affaire, cinq ans seulement après avoir racheté le club à Canal +. Mais cette fois, le candidat acquéreur en impose. Car QSI, c’est le Qatar. Et le petit Emirat décide de mettre beaucoup d’argent dans le club pour lui redonner son lustre d’antan.

"C’est quelque chose de bien. Quand on est Parisien, il n’y a un seul point négatif pour les anciens car tout coûte plus cher par rapport à avant. Quand on avait moins de 12 ans on pouvait aller au PSG gratuitement. Et maintenant, c’est plus cher pour les voir jouer. Mais sur l’ensemble, on se rend compte qu’il y a une avancée dans la logistique, dans l’équipe et au niveau de l’organisation qui permet aujourd’hui à Paris de concurrencer les autres équipes. Car finalement, le foot c’est toujours une histoire d’argent" rajoute Khalilou Fadiga.

Une première année en rodage

Pour pouvoir redevenir une place qui compte, le PSG dépense à tout va la première saison. Au total, le club lâche plus de 107 millions d’euros sur les marchés des transferts. Et parmi les arrivées, plusieurs joueurs de renoms et des jeunes futures stars débarquent dans la capitale. Javier Pastore (42 millions), Thiago Motta (11,5 millions), Kevin Gameiro (11 millions), Blaise Matuidi (8 millions) et Jérémy Ménez (8 millions) sont les premiers grands noms à porter le maillot du PSG ère QSI.

Car il est important pour Paris de redevenir un grand. D’abord en France. Mais pour cela, il va falloir s’accrocher. Lille vient de réaliser le doublé coupe-championnat devant l’OM et Lyon. Paris n’a fini que 4e la saison passée.

Mais tout ne se met pas en place en un claquement de doigts. Malgré une saison à 79 points avec seulement cinq défaites, le PSG ère qatari an 1 doit s’incliner face à la surprise Montpellier. Peu importe, la machine est lancée et les autres candidats au titre en Ligue 1 sont prévenus.

Des stars à coups de millions pour un règne quasi absolu en France

Depuis son rachat en 2011, le PSG a ramené pas mal de grands noms dans son club.
Zlatan Ibrahimovic, la première grande star de l’ère QSI.

Si la première saison est celle de la transition, la seconde fait basculer le PSG un peu plus dans les grands du foot européen. Après avoir claqué plus de 100 millions en 2011, Paris remet cette fois le couvert et dépense plus de 150 millions d’euros sur le marché des transferts. Mais surtout, Paris engage des joueurs à dimension mondiale. Thiago Silva (42 millions), Lucas Moura (40 millions), Ezequiel Lavezzi (30 millions) et Marco Verratti (12 millions) arrivent.

Si ces arrivées sont déjà impressionnantes, Paris va frapper encore plus fort en recrutant aussi Zlatan Ibrahimovic de l’AC Milan (21 millions) et en faisant venir en transfert libre David Beckham. La machine Paris est en route. Et Paris va redevenir champion, une première depuis 19 ans.

Ce titre n’est qu’un amuse-bouche car le PSG enchaîne et gagne le championnat quatre fois d’affilée (2012-2013, 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016) sans trop de difficultés, notamment en 2016 où Paris termine le championnat avec 96 points et 31 unités d’avance sur son dauphin, l’Olympique lyonnais.

Paris monte de plus en plus en puissance, les noms ronflants débarquent chaque été (Cavani pour 64,5 millions et Marquinhos pour 31 millions en 2013, David Luiz pour 50 millions en 2014 et Angel Di Maria pour 63 millions en 2015).

2016 - 2017, la machine s’enraye

Si soulever le trophée national c’est bien, Paris en veut plus. Surtout qu’en 2016-2017, le PSG connaît son 2e couac sur la scène nationale. La faute à un Monaco qui dépense lui aussi à tout va pour ramener des stars et qui voit exploser l’un de ses jeunes joueurs, Kylian Mbappé. Mais Monaco cette saison-là, c’est bien plus que ça. L’équipe regorge de talents et fait plaisir à voir jouer en atteignant notamment les demi-finales de la Ligue des Champions.

Un comble pour Paris qui échoue saison après saison en quart et qui va, en cette année 2017, subir sa plus grosse déconvenue sur la scène européenne. Si Monaco prive le PSG d’un sacre national, l’humiliation se joue lors du quart finale retour de la coupe aux grandes oreilles. Victorieux 4-0 lors de la manche allée, le PSG perd 6-1 face au Barça lors de la fameuse remontada.

La remontada du Barça

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Neymar – Mbappé, le marché des transferts s’emballe

Mbappé signe au PSG en 2017.
Neymar signe en 2017 au PSG et devient le transfert le plus cher de l’histoire avec 222 millions d’euros.

Cette humiliation en C1 va faire comprendre aux Parisiens que pour remporter leur objectif ultime, la Ligue des Champions, il va encore falloir taper encore plus fort. Et Paris l’a bien compris. Cette fois, le club décide de gagner la bataille en coulisses. Lors de l’été 2017, le PSG fait sauter la banque avec deux joueurs. Mbappé débarque sous forme de prêt avec obligation d’achat de Monaco à 180 millions et surtout, Paris paye la clause libératoire de Neymar.

222 millions d’euros, un chiffre que personne ne pensait atteignable. Avec ces deux transferts, le PSG montre à tout le monde qu’il fait partie du gratin européen des places fortes du football.

Le Graal européen, un goût d’inachevé

Paris va-t-il remporter un jour la C1, son objectif ultime ?
Paris va-t-il remporter un jour la C1, son objectif ultime ? © AFP OR LICENSORS

Avec ces deux stars, le PSG se pense armé, mais il faudra du temps pour que la machine prenne. Si le championnat est vite plié, sur la scène européenne Paris échoue à chaque fois en 1/8e.

Ce n’est que lors de la saison 2019-2020, celle du Coronavirus, que Paris va presque enfin toucher à son rêve. A cause de la pandémie, la Champions League est chamboulée, mais le PSG se débarrasse des embûches sur son chemin (Dortmund en 1/8e, Atalanta en 1/4 et Leipzig en 1/2) et s’offre une première finale en C1 face au Bayern Munich. Mais l’ogre munichois va casser le rêve parisien.

Un rêve que le PSG continue à croire. Et si cette année, Neymar et compagnie sont sortis par Manchester City en 1/2, Paris se rapproche de son but.

Ligue des Champions / Sixième sacre pour le Bayern

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La suite ?

Nul ne saurait dire combien de temps encore QSI sera à la manœuvre du côté de Paris. Si certains évoquent l’échéance de la Coupe du monde en 2022 au Qatar, d’autres parlent d’un investissement sur le long terme. Avec la prolongation de Neymar jusqu’en 2025, tous les regards sont tournés vers Mbappé. Le Français, en fin de contrat dans un an, n’a pour le moment pas prolongé.

"Il ne faut pas parler d’un nouveau cycle. Neymar n’est pas encore vieux et il ne faut pas oublier que Mbappé est encore jeune. Il faut arrêter avec les changements de joueurs et garder l’ossature de l’équipe. Il faut surtout éviter de forcer les cycles, ça ne sert à rien. Il ne manque pas grand-chose à cette équipe pour soulever la C1, on le voit au niveau des résultats. Il faut aussi un peu de chance. Depuis que le QSI est là, il y a un bond en avant à Paris. Le mieux, ce serait qu’un attaquant, un tueur rejoigne Mbappé et Neymar. Il faut aussi cibler quelques postes, mais surtout doubler les joueurs sur les postes à cibler. Mais l’ossature de l’équipe est bonne" continue d’expliquer Fadiga.

Et d’ajouter : "Je prends l’exemple d’un Président qui vient et qui dit qu’une fois le boulot effectué il s’en va. Mais quand il voit les résultats, les gens lui demandent de rester pour rééditer ce qu’ils ont fait. Il y a d’autres clubs qui ont gagné avec autant de difficulté et les présidents sont restés afin d’écrire l’histoire. Ce sera donc le cas avec Paris."

Après dix années et avec ce rachat, le PSG est passé d’un bon club de France à l’un des tout meilleurs en Europe. En refusant d’intégrer la Super League, Paris a en plus gagné les faveurs dans les hautes sphères de l’UEFA. Reste à voir ce que le club nous réserve pour la prochaine décennie.

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