C’est l’un des lieux de vacances incontournables des clubbers. Ibiza accueille tous les ans plus de 3 millions de touristes; des fêtards, pour la plupart, qui se retrouvent dans les discothèques et les bars. Mais avec la crise du coronavirus, celle que l'on surnomme "l’île qui ne dort jamais" s’apprête à vivre l’été le plus calme de son histoire. Car alors que les discothèques et autres salles de fêtes sont désormais autorisées à rouvrir sous conditions en Espagne, le gouvernement des Baléares a quant à lui décidé de garder ces établissements fermés jusque fin 2020, voire 2021 si un vaccin ne voit pas le jour d’ici là. Une décision motivée par un souci de sécurité mais qui pourrait bien provoquer un séisme économique sur l'île.
Des associations proposent un plan de déconfinement
Alors que plusieurs représentants du secteur ont expliqué comprendre cette décision, l'Association des loisirs et divertissements nocturnes des Baléares (ABONE) a tenu une réunion avec la Confédération des associations professionnelles (CAEB) pour proposer une autre solution au gouvernement. Ensemble, ils ont élaboré un plan de déconfinement pour les discothèques et autres salles de fêtes, espérant ainsi faire changer d'avis les autorités.
Selon ce plan, un test pilote pourrait être mis sur pied pendant 10 jours : du 21 juin au 1er juillet. Durant cette période, ces établissements pourraient rouvrir à 30% de leur capacité à condition d’installer des chaises et des tables sur les pistes de danse pour respecter les règles de distanciation sociale. Les clients ne pourraient donc pas danser mais plutôt se retrouver, un peu comme dans un bar. Ils seraient également identifiés à leur entrée dans le club pour permettre le traçage des personnes infectées et avertir les clients qui seraient entrés en contact avec un malade. Si ce test pilote est un succès, les représentants des associations réunies proposent, à partir du 1er juillet, d'autoriser les clients à danser dans les établissements tout en respectant les mesures de sécurité : soit en gardant 1m50 de distance comme le recommandent les précautions sanitaires, soit en portant un masque si l’infrastructure ne permet pas de garantir cette distanciation sociale. Cette proposition a été transférée à la directrice générale du tourisme, Rosa Ana Morillo.
Ce plan est assez similaire à celui des autorités espagnoles pour la réouverture des discothèques dans le reste du pays : "La réouverture au public des discothèques et des bars de nuit peut avoir lieu pour autant qu’ils ne dépassent pas un tiers de leur capacité et que les conditions énoncées dans le présent chapitre soient remplies. En tout état de cause, les terrasses en plein air de ces établissements peuvent être ouvertes au public dans les mêmes conditions et avec les mêmes exigences que celles énoncées dans les articles", indique l’arrêté publié au Journal officiel de l’État. Les autorités locales ont dès lors l'occasion d'accepter ou de refuser cette réouverture.
Ce plan précise également que "lorsqu’il y a un espace dans les locaux pour une piste de danse ou similaire, il peut être utilisé pour installer des tables ou des groupes de tables, et cet espace ne peut pas être utilisé pour son usage habituel".
Par ailleurs, d’autres représentants du secteur à Ibiza ont énoncé des idées supplémentaires pour assurer la sécurité des clients : alors que l'organisation Spain Nightlife propose que les vêtements des clubbers soient protégés par des housses dans les vestiaires, d’autres évoquent la possibilité d’installer des panneaux visuels sur le sol pour guider le public, voire même de délimiter une zone de danse pour chaque client. Cette dernière idée est par contre balayée par des nombreuses fédérations qui la jugent irréalisable. Dans les plus grands clubs, certaines pistes de danse peuvent en effet accueillir plus de 10 000 personnes.
Reste à voir également ce qu'il en sera des traditionnelles pool party...