Face à l'explosion démographique mondiale, doit-on prôner la décroissance ? Florence Caeymaex, professeur à l'Université de Liège, spécialiste des questions liées à l'éthique médicale, mais aussi des questions de genre, s'est interrogée sur le sujet à travers le prisme de la justice reproductive dans Déclic.
Le dernier rapport de l’ONU sur la Journée mondiale de la population, tenue le 11 juillet, rapportait que le 15 novembre prochain, la Terre dépassera le seuil de huit milliards d'êtres humains. Soit un milliard de plus qu’en 2010, en attendant une stabilisation autour de dix milliards vers 2100.
Un mois plus tard, un économiste de la banque HSBC, James Pomeroy, avançait une hypothèse différente, mais tout aussi spectaculaire : la baisse du taux de fécondité (le nombre moyen d’enfant par femme) à l’échelle globale serait telle que, d’ici à 2100, la population pourrait au contraire descendre à quatre milliards !
A l’heure où le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la raréfaction des ressources comme l’eau deviennent des réalités tangibles même pour les plus privilégiés (tous ces phénomènes affectent depuis longtemps déjà gravement les pays du Sud Global), les projections de l’ONU sonnent comme une alarme supplémentaire.
Tout n'irait-il pas mieux si, de fait, nous réduisions le nombre d’humains sur terre, alors que nous savons, cette fois c’est clair, que nous sommes dans un monde fini ? Ne devrions-nous pas, par conséquent, trouver les moyens de rendre vraie l’hypothèse de Pomeroy en soutenant activement la baisse du taux de fécondité, en travaillant plus activement à la décroissance démographique ?