Cinéma belge

Huit films coproduits par la RTBF sélectionnés au Festival de Cannes

Augure / Il pleut dans la maison / Le temps d'aimer

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Par Thomas Guiot

Le plus prestigieux festival de cinéma du monde est chaque année l'occasion pour la Belgique de faire briller son septième art. Cette année encore, plusieurs coproductions de la RTBF seront présentées dans les différentes sections du festival. Petit tour d'horizon de ces fictions à voir prochainement dans nos salles.

Augure de Baloji - Sélection officielle, Un Certain Regard

Augure est un film choral retraçant l’histoire de quatre personnages considérés comme sorcières et sorcier. Ils vont trouver le moyen de s’entraider pour sortir de leur assignation dans une Afrique fantasmagorique.

Baloji, artiste pluridisciplinaire né en République démocratique du Congo, présentera son film intitulé Augure. Après la musique, et trois albums au succès international, Baloji entre donc dans le monde du cinéma par la grande porte. Si le réalisateur avait déjà signé deux courts-métrages et plusieurs clips, c'est en effet son premier long-métrage, dont il a également écrit le scénario. Tourné entre la Belgique et le Congo, Augure réunit un beau casting avec Marc Zinga, Lucie Debay, Eliane Umuhire et Yves-Marina Gnahoua. Baloji a réagi à cette bonne nouvelle :

Je suis hyper fier, honoré de cette sélection qui au vu de mon parcours à des allures de victoire. Je pense également à mon pays d’origine et ce que représente une visibilité à Cannes pour la création cinématographique du plus grand pays francophone au monde et que cela va en inspirer d’autres.

"Augure"
"Augure" © Tous droits réservés

Une nuit d’Alex Lutz - Un Certain Regard (Hors compétition)

Dans une rame de métro bondée, une femme bouscule un homme. Ils se disputent. Leur petite joute "aboie fort", mais ne manque pas de charme...  Plus tard, dans les couloirs de la station, les deux inconnus font gauchement l'amour dans la cabine d'un photomaton. A la surface enfin, ils vont se dire au revoir… - "Voilà donc... au revoir" -  "Eh bien oui, au revoir" -  "Voilà..." Ils ne vont quand même pas passer la nuit à se dire adieu !… Et pourquoi pas ?

Après Le talent de mes amis (2015) et l'énorme succès Guy (2018), l'humoriste et réalisateur Alex Lutz vient présenter son troisième long-métrage, Une nuit. Aux côtés de Karin Viard avec laquelle il forme ce duo d'inconnus d'une nuit, il viendra clôturer la sélection Un certain regard, hors compétition. 

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Le temps d’aimer de Katell Quillévéré - Sélection officielle, Cannes Premières

1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel restaurant, mère d'un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. La force d’attraction qui les pousse l’un vers l’autre est à la mesure du secret dont chacun est porteur. Si l'on sait ce que Madeleine veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps, ce que François tente désespérément de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien…

Les coqueluches du cinéma français Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste sont les têtes d'affiche du nouveau film de Katell Quillévéré. Après Suzanne et Réparer les vivants (disponible sur Auvio), et sa série Le Monde de demain, la cinéaste française revient avec un quatrième film écrit avec Gilles Taurand. Habituée du Festival de Cannes, elle présentera ici son oeuvre dans la catégorie "Cannes Premières", hors compétition.

"Le Temps d'aimer"
"Le Temps d'aimer" © Tous droits réservés

Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï – Semaine de la Critique (Compétition)

Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hotelier, Makenzy se fait un peu d'argent en volant des touristes. Entre l'insouciance de l'adolescence et l'apreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l'un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse.

Après l'énorme succès de son documentaire Petit samedi, sélectionné au Festival de Berlin, Bayard d’Or au Festival de Namur, et Magritte du Meilleur documentaire en 2022, la Namuroise Paloma Sermon-Daï s'attaque à la fiction. C'est donc un premier film qui fait une belle entrée en compétition de la Semaine de la Critique. La cinéaste s'inspire ici de son film de fin d'études, Makenzy, qui avait déjà réuni les deux protagonistes Purdey Bloquiau et Makenzy Lombet, frère et soeur dans la vie comme à l'écran. Paloma Sermon-Daï avait notamment évoqué son passage à la fiction avec Cinevox

Pour moi, la fiction m’apporte une grande liberté de propos, la possibilité de me distancer de mes personnages. Il y a certes une part de documentaire dans la façon d’aborder la réalité, mais je maitrise le discours et je peux raconter ce que je veux.

"Il pleut dans la maison"
"Il pleut dans la maison" © Tous droits réservés

Le syndrome des amour passées de Ann Sirot et Raphaël Balboni – Semaine de la Critique (Séances spéciales)

Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “Syndrome des Amours Passées“. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.

Après sept Magritte et de nombreux prix internationaux pour Une vie démente, le duo Ann Sirot et Raphaël Balboni revient avec un film au pitch pour le moins étonnant. Au casting, ils retrouvent leur actrice favorite, Lucie Debay (décidément en forme olympique), accompagnée par Lazare Gousseau, Florence Loiret Caille, Nora Hamzawai, Ninon Borsei et Florence Janas. La comédienne avait parlé de cette comédie de moeurs avec Cinevox

Le film porte un regard très pertinent et très actuel sur le couple aujourd’hui: jusqu’où on est prêt à aller pour avoir un enfant ? Qu’est-ce qu’on sacrifie ? De quoi est-on prêt à parler au sein du couple ?

"Le syndrome des amours passées"
"Le syndrome des amours passées" © Tous droits réservés

Vincent doit mourir de Stéphan Castang - Semaine de la Critique (Séances spéciales)

Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer.  Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie

Actuellement à l'affiche de Temps mort de la Belge Eve Duchemin, l'acteur Karim Leklou incarne ici Vincent dans le premier long-métrage de Stéphan Castang. À l'image, on retrouve d'ailleurs l'un de nos plus grands directeurs de la photographie, Manu Dacosse (Adoration, Grâce à Dieu, Inexorable ...). Vincent doit mourir sera présenté en séance spéciale lors de la Semaine de la Critique, qui aura lieu du 17 au 25 mai.

"Vincent doit mourir"
"Vincent doit mourir" © Tous droits réservés

L’autre Laurens de Claude Schmitz – La Quinzaine des Cinéastes

Le détective privé Gabriel Laurens, spécialisé dans les affaires conjugales, voit sa vie chamboulée lorsque débarque chez lui sa nièce Jade. La jeune fille a des doutes sur la mort accidentelle de son père et lui demande de mener l'enquête.

Découvert avec ses moyens-métrages célébrés dans le monde entier (Le Mali en Afrique, Rien sauf l’été, Braquer Poitiers), le réalisateur belge proposait l'année dernière un OVNI de cinéma : Lucie perd son cheval. Lucie Debay (et oui, encore elle) avait d'ailleurs été nommée pour ce rôle aux Magritte 2023. Claude Schmitz revient donc ici avec un film d'allure plus classique qui réunira Olivier Rabourdin, Marc Barbé, Tibo Vandenborre, ou encore Francis Soetens. 

"L'autre Lorens"
"L'autre Lorens" © Wrongmen

Mambar Pierrette de Rosine Mbakam - La Quinzaine des Cinéastes

Sous la pluie de Douala, Mambar, résignée, vide l'eau rentrée dans sa maison avec l'aide de ses enfants. Arrivée dans son atelier de couture, le même calvaire recommence. À tour de rôle, les clientes défilent dans son atelier avec un seul mot à la bouche, la préparation de la rentrée scolaire. Mambar n'a encore rien acheté pour ses enfants. Ses journées sont longues, l'attente de ses enfants est grande, mais la pluie de Douala laissera-t-elle le soleil briller sur Mambar et ses enfants ?

La réalisatrice belge d’origine camerounaise Rosine Mbakam est déjà reconnue mondialement pour ses talents de documentariste. Elle signe ici son premier film de fiction tourné à Douala. La cinéaste a évoqué la nomination de son œuvre en ces termes : 

Pour moi et pour ma famille au Cameroun, le cinéma était comme un monde à part où il n’y avait que des histoires incroyables, incarnées par des gens incroyables. Dans mon film, ces gens incroyables, c’est ma famille et les histoires sont les leurs.

"Mambar Pierrette"
"Mambar Pierrette" © Tandor Productions

La 76e édition du Festival de Cannes aura lieu du 16 au 27 mai. Rendez-vous prochainement dans les salles et sur la RTBF pour découvrir ces coproductions.

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