On n'est pas des pigeons

Huiles essentielles : potions magiques ou poisons toxiques ?

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Pas de doute : les huiles essentielles ont la cote. Le marché mondial affiche une belle croissance, avec une progression de près de 10% entre 2017 et 2022. Il atteindra 27 milliards de dollars d'ici la fin de l'année prochaine.

Pour autant, utilise-t-on ces huiles essentielles à bon escient ? Et sont-elles aussi inoffensives qu'elles en ont l'air ? Ces quelques éléments de réponse devraient vous éclairer.

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D'où proviennent les principes actifs ?

Il y a deux manières d'extraire les principes actifs des plantes:

  1. Par distillation : la majorité des huiles essentielles sont obtenues de cette manière. De la vapeur d'eau est injectée dans une cuve remplie de la plante dont on souhaite extraire l'huile essentielle. Cette vapeur va se charger des principes actifs avant d'être refroidie. Les gouttelettes issues de la condensation pourront ensuite être recueillies dans un récipient. A l'arrivée, on obtiendra deux phases : une phase liquide, c'est l'hydrolat et une phase huileuse, c'est l'huile essentielle.
  2.  Par expression à froid: il s'agit ici de briser mécaniquement les poches des zestes frais contenant les essences, afin de les recueillir. Cette méthode convient essentiellement pour les agrumes comme les oranges, citrons ou pamplemousses.

Le pouvoir des fleurs: oui mais attention quand même

Parce qu'elles sont issues des plantes, on a tendance à considérer que les huiles essentielles sont inoffensives. Il n'en n'est rien. Chaque plante possède plusieurs principes actifs et ils sont puissants.

Résultat: la liste des vertus thérapeutiques et des indications des huiles essentielles est longue: cicatrisantes, apaisantes, antivirales, antibactériennes, antifongicides, digestives, sédatives... En combinant certaines huiles, on peut d'ailleurs obtenir des synergies intéressantes, mais cela ne s'improvise pas. Le choix des huiles, la manière de les administrer, de les assembler: tout cela concourt à obtenir des effets spécifiques.

Comment les appliquer ?

On distingue essentiellement 3 modes d'administration:

  1. Par voie orale : certaines huiles de qualité alimentaire peuvent être ingérées. On les prend alors sous forme de gélules, mais on peut aussi en avaler dans une cuillère de miel, par exemple. On réservera néanmoins ce mode d'administration aux personnes ayant acquis certaines connaissances en aromathérapie.
  2. Par voie cutanée : en règle générale, on n'utilise pas une huile essentielle pure. Il faut au préalable la diluer dans une crème ou dans une huile végétale. Certaines huiles sont en effet dermocaustiques et peuvent donc irriter, voire brûler la peau. Cette précaution prise, on dépose quelques gouttes sur certaines parties du corps comme le plexus solaire ou les poignets, avant de les masser. 
  3. Par voie respiratoire : soit on approche le flacon des narines avant de le respirer, soit on dissémine les principes actifs dans une pièce à travers un diffuseur. Dans ce cas, on n'oublie pas les précautions d'usage : on ne le fait pas en présence de jeunes enfants, de personnes asthmatiques ou durant une longue période sans aérer la pièce.

Des bombes biochimiques en puissance

"Nous les considérons comme des bombes biochimiques, c'est-à-dire des bombes faites de nombreux principes actifs qui peuvent vraiment nous exploser à la figure ". Tel est l'avertissement que prodigue le docteur Marc Jacquemin, phyto-nutritionniste, qui les prescrit en complément de la médecine allopathique.

Les femmes enceintes, celles qui allaitent, les jeunes enfants, les personnes épileptiques, asthmatiques, allergiques... Toutes ces personnes doivent prendre des précautions et se faire conseiller.

Dans la foulée, il met en garde contre l'automédication : " Les femmes enceintes, celles qui allaitent, les jeunes enfants, les personnes épileptiques, asthmatiques, allergiques... Toutes ces personnes doivent prendre des précautions et se faire conseiller.

Certaines huiles essentielles sont en effet allergisantes, neurotoxiques, photosensibilisantes.

En cas de doute ou de terrain sensible, il donc est préférable de s'adresser à un aromathérapeute, un pharmacien ou un médecin.

Comment reconnaître une huile de qualité ?

© Christopher Ames

On choisira de préférence une huile essentielle naturelle ou bio et pure.

Plusieurs indications doivent figurer sur l'étiquette :

  • le nom de la plante en latin et en français
  • le chémotype : en fonction de l'origine géographique, du climat, de la composition du sol etc, une plante peut sécréter des essences différentes. Ces variations sont à l'origine de la notion de chémotype. Ainsi, 2 chémotypes de la même huile essentielle vont présenter des activités et des toxicités variables. A titre d'exemple, on peut citer le thymus vulgaris CT thujanol (très bien toléré par la peau) et le thymus vulgaris CT thymol (dermocaustique).
  • l'origine géographique
  • la partie de la plante utilisée
  • le nom du producteur
  • le numéro du lot
  • la date de péremption 

Comment conserver les huiles essentielles ?

Pour préserver leur qualité, on conservera les huiles essentielles dans des flacons en verre opaque et à l'abri de la lumière. De cette manière, on pourra les utiliser pendant 5 ans.


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