Le 8/9

Hugues Aufray : "J’ai encore des choses à dire en peinture, en sculpture et en chanson"

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Par François Saint-Amand via

Hugues Aufray était l’invité du 8/9 dans le cadre de sa tournée des églises. L’auteur-compositeur-interprète s’est confié sur son dernier disque et sur ses débuts et fin de carrière.

L’interprète de Santiano, Stewball ou Céline annonce sa dernière tournée. Une tournée des églises tout comme le font actuellement Laurent Voulzy ou Patrick Fiori.

Connecté à la musique pour la première fois grâce à la religion, chanter dans les églises est donc une manière pour le chanteur de boucler la boucle.

Hugues Aufray sera aussi l’invité de Yes week-end ce samedi entre 15h et 18h sur VivaCité.

En spectacle :

  • Le 3 mai à Saint-Hubert – Basilique.
  • Le 4 mai à Liège – Église Saint-Jacques.
  • Le 5 mai à Bruxelles – Notre-Dame de Laeken.
  • Les 6 et 7 mai à Namur – Cathédrale Saint-Aubain.

Un album sur ses racines folk

Il l’avait déjà annoncé il y a presque deux ans, Hugues Aufray avait hâte de revenir en Belgique, le pays où sa carrière professionnelle a démarré. "C’était à Bruxelles, dans un petit théâtre fort sympathique, le Vaudeville" se souvient-il.

Pour cette tournée des églises, outre ses plus grands tubes, il interprétera les titres de son dernier album Autoportrait, sorti en 2020. Ce disque puise dans les racines folks du chanteur de 92 ans.

"Ces chansons, je les ai retirées du monde folklorique afro-américain né à travers le blues, le gospel, les chants un peu sociaux des blacks aux États-Unis que j’ai adaptés et traduits pour les faire connaître en France. Les histoires que je raconte sont des histoires de gens qui ont existé" confie-t-il.

Le titre Paie-moi ce que tu me dois est par exemple une adaptation de Pay Me My Money Down. Cette chanson raconte un marin travaillant dans la soute d’un bateau de touristes qui demande à son patron de le payer. Elle rencontre les revendications d’Hugues Aufray : "Cela m’est arrivé de faire des croisières, d’être invité pour chanter et quand vous allez voir les gens qui travaillent dans la chaleur, le bruit, que vous regardez leur salaire, vous comprenez qu’ils ont raison de se plaindre".

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Sa rencontre avec la musique

Pour ses nouvelles chansons, Hugues Aufray est accompagné d’une chorale d’enfants… belges. Ces chœurs résonneront comme une douce synthèse de la carrière de l’auteur-compositeur-interprète français.

Chanter dans des églises, il y rêvait depuis longtemps et pour cause, il découvre la musique en étant élève de 1941 à 1945 au collège de Sorèze dans le Tarn, chez les Bénédictins. "La musique avait une place très importante, d’autant plus que l’organiste, qui était professeur de musique, de grec et de latin, il s’appelait… Jean-Sébastien Bach. C’était son vrai nom de famille. C’était un grand bonheur. C’est là que j’ai appris à chanter et que j’ai gardé ce besoin de chanter en choral, avec des gens. (Ce que j’ai fait) dès que j’ai pu avoir un groupe, le Skiffle Group. Cela ne m’intéressait pas de faire une carrière de vedette, mais le collectif le partage, oui" révèle-t-il.

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Encore des projets avant d’arrêter sa carrière

Pour autant, même à 92 ans, l’interprète de Santiano ne compte pas baisser le pavillon après ces concerts.

On parle de sa dernière tournée car de son propre aveu, il n’aura "pas le temps de revenir 4 ou 5 ans plus tard". Pareil pour les enregistrements : "Ce n’est sûrement pas mon dernier disque" assure-t-il, annonçant la sortie d’un album avec une chorale d’enfants pour 2022.

L’artiste semble toujours volontaire et en forme. Il souffle d’ailleurs sa recette miracle : "J’ai conscience d’avoir dit certaines choses, peut-être pas assez clairement ou fortement. J’ai encore des choses à dire en peinture, sculpture et en chanson et je ne veux pas m’en aller sans avoir dit ces choses-là".

Fan de peintres plutôt que de chanteurs

S’il aimait l’aspect rassembleur de la musique, Hugues Aufray n’ambitionnait pas de devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui :

Je rêvais de faire une grande carrière de peintre ou sculpteur. Mes idoles n’étaient pas des chanteurs ni des acteurs mais Van Gogh, Gauguin et Cézanne. Trois hommes qui étaient des grands peintres mais qui étaient très pauvres.

"Je me préparais donc à être très pauvre, je n’avais pas la certitude d’être peintre mais l’espérance. Je n’ai pas pu parce que mon père n’a pas été prêt à m’aider à faire des études aux beaux-arts. Je ne lui en veux pas parce qu’il était un brave homme, honnête" poursuit-il.

Le jeune Aufray prend ensuite son envol : il effectue son service militaire et vit de sa débrouillardise. "Je n’avais rien appris d’autre que ce qu’on apprend au Bac, mais je jouais de la guitare parce que j’avais passé trois années au Lycée français de Madrid, un pays où tout le monde chante, danse ensemble, quel que soit le niveau social. Il y a une vie musicale populaire de folk formidable. C’est là que j’ai appris que le folklore était la musique qui m’intéressait" raconte-t-il. Il reçoit sa première guitare en 1946 et il écume pendant 10 ans les pianos-bars. Il décroche ensuite un contrat chez Barclay à 30 ans, après avoir participé à un concours. "J’étais devenu un professionnel de la chanson, ce que je n’ai jamais envisagé".

Du lundi au vendredi, retrouvez l’invité du jour dans Le 8/9 à suivre sur VivaCité et en télé sur La Une. Pour connaître le programme de la semaine, c’est par ici.

Hugues Aufray, pour sa tournée des églises

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