En Hongrie, la situation de la communauté LGBT ne s'est pas arrangée depuis 2010, avec le retour au pouvoir de Victor Orban.
Les LGBT sont exclus de la société. Les gens n'osent pas faire leur coming out et ont du mal à assumer leur identité sexuelle. Les homosexuels n'ont pas le droit de se marier, ni d'adopter des enfants, et il n'y aucun cadre juridique concernant les changements de sexe.
La dépénalisation de l'homosexualité date de 1962 et une version du pac's existe depuis 2009. Mais depuis le retour du premier ministre conservateur Victor Orban en 2010, on assiste à des tentatives de retour en arrière et à une consolidation des valeurs traditionnelles. En 2011, un amendement à la constitution stipule désormais que le mariage est nécessairement l'union entre un homme et une femme.
L'extrême-droite est très violente envers la communauté LGBT. L'impunité dont elle bénéficie a libéré la parole homophobe en Hongrie. Les grandes agressions se déroulent essentiellement lors des gay prides. Même quand on en est victime, on essaie de taire l'origine et la dimension homophobe de l'attaque.
Etre homosexuel et faire de la politique, ce n'est pas envisageable. Faire son coming out peut coûter sa carrière, comme ce fut le cas pour Klara Ungar.
Résultat, une grande partie de la communauté LGBT vit sa sexualité de manière clandestine. Il y a une grande différence suivant que l'on vive à Budapest ou dans une petite ville de province, suivant la classe sociale de laquelle on provient.
Pour casser les préjugés et sensibiliser, certaines associations investissent le terrain de l'école, avec des témoignages sur les difficultés quotidiennes, des exercices basés sur l'argumentation, des jeux de rôle autour de la discrimination.
Le Sziget est le plus grand festival de musique d'Europe, avec pendant 10 jours, plus de 500 000 visiteurs issus d'une centaine de pays. Un grand stand est occupé par les associations LGBT hongroises et une scène est spécifiquement réservée à la culture homosexuelle. Malgré les objections initiales du maire de Budapest, un proche de Victor Orban.
Ecoutez le reportage d'Ariane Dufrane et Fabrice Gérard