C'est plutôt rare : la Commission européenne lance une campagne de communication pour répondre à la propagande anti-Union européenne du gouvernement hongrois. La Commission a décidé de se battre "point par point" contre la campagne europhobe diffusée en Hongrie à trois mois des élections européennes et a publié jeudi un argumentaire sur les réseaux sociaux réfutant les allégations du Premier ministre Viktor Orban.
Le gouvernement national conservateur de Viktor Orban, membre du Parti Populaire Européen (PPE), a lancé la semaine dernière une campagne sous le slogan "Vous aussi, avez le droit de savoir ce que Bruxelles prépare".
Cela a commencé par ces affiches (voir ci-dessus) des visages ricanant de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, membre comme le Premier ministre hongrois du PPE, et du milliardaire américain d'origine hongroise Georges Soros, bouc émissaire de Viktor Orban et des nationalistes. Ces deux là sont accusés de vouloir obliger les pays de l'UE à accepter des réfugiés et de chercher à affaiblir les gardes-frontières nationaux. La campagne est relayée sur les réseaux sociaux comme Facebook.
Une lettre a suivi (voir ci-dessous), adressée à tous les Hongrois, dans laquelle Viktor Orban reprend son refrain sur la "crise de la migration". "Bruxelles n'a rien appris des horribles attaques terroristes de ces dernières années..." : le ton est donné. Les "bureaucrates" européens sont accusés de vouloir amener encore plus de migrants en Europe. Soros financeraient les organisations soutenant les migrations. Une annexe au courrier détaille les mesures envisagées par l'Europe, selon Viktor Orban.