Les journalistes du site d'information de Hong Kong CitizenNews ont dénoncé lundi le déclin de la liberté de la presse dans le territoire, quelques heures après avoir annoncé la fermeture du site ce dimanche par crainte pour leur sécurité.
Cette fermeture intervient moins d'une semaine après celle du site d'information pro-démocratie Stand News, visé par des perquisitions et sept arrestations pour "publication séditieuse".
CitizenNews, un site d'information non partisan fondé en 2017 par un groupe de journalistes chevronnés et financé par ses lecteurs, est l'un des organes d'information en ligne les plus populaires de Hong Kong, avec plus de 800.000 abonnés sur les réseaux sociaux.
Impossible de travailler en sécurité
"Nous avons fait de notre mieux pour ne violer aucune loi, mais il est difficile de connaître les contours d'application de la loi et nous ne pouvons plus nous sentir en sécurité pour travailler", a déclaré aux journalistes Chris Yeung, cofondateur de CitizenNews et ancien président de l'Association des journalistes de Hong Kong (HKJA). Si sa rédaction n'avait pas été contactée par les forces de l'ordre, elle a décidé de fermer en raison de ce qui s'est produit au sein des autres médias.
L'ex-colonie britannique a longtemps été considérée, du fait de son autonomie vis-à-vis de Pékin, comme un bastion de la liberté de la presse en Asie.
Mais le climat pour la presse s'est considérablement dégradé avec la reprise en main musclée qui a suivi la mobilisation populaire de 2019. Une loi draconienne sur la sécurité nationale, imposée par Pékin en 2020, est devenue le principal instrument de répression contre la dissidence.
En juin, le journal pro-démocratie Apple Daily avait fermé après le gel de ses actifs et l'arrestation de ses dirigeants.