Au milieu d'oriflammes et de bannières colorées, Allan Wong, candidat à un siège au Conseil législatif le 19 décembre, essaie d'intéresser les habitants de Hong Kong à ce scrutin local "réservé aux patriotes".
Allan Wong, 41 ans, est l'un des 153 candidats autorisés à se présenter en vertu d'un système imposé en début d'année à Hong Kong par Pékin. Les nouvelles règles imposent aux postulants de fournir des gages de loyauté politique et de "patriotisme".
Dans un quartier résidentiel de sa circonscription, le candidat tente d'engager la conversation avec les habitants tout en distribuant des tracts. Certains s'arrêtent pour échanger, mais la plupart poursuivent leur chemin.
"Je dois aller sur le terrain, me présenter, entrer en contact avec les Hongkongais. Je fais de mon mieux pour expliquer ce que j'entends faire", explique-t-il à l'AFP.
La tâche n'est pas facile. Dans le quartier paisible de Tai Wai, sur la partie continentale du territoire, les électeurs n'affichent pas un grand enthousiasme.
Un couple d'âge mûr dit ne pas avoir l'intention de voter cette année mais ne souhaite pas en donner les raisons, invoquant un "sujet sensible".
Un jeune qui se fait appeler Pang explique avoir voté, lors des dernières élections locales, pour un candidat pro-démocratie depuis exilé à l'étranger.
Pang qualifie ces élections de "sans intérêt", tous les candidats étant tenus d'obéir à Pékin.
Opposition muselée
Hong Kong, rendu à la Chine en 1997 par le Royaume-Uni, n'a jamais été une démocratie. L'instauration d'un véritable suffrage universel a fait partie des principales revendications notamment lors du "mouvement des Parapluies" en 2014, puis des immenses manifestations de 2019.
Cependant, jusqu'à récemment, une minorité d'opposants à Pékin était tolérée, et leur présence a parfois donné lieu à des débats houleux au sein du LegCo (le Conseil législatif) et à des campagnes électorales très vivantes.
La loi sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin a muselé toute opposition sur le territoire, et la réforme électorale a permis d'éliminer toute opposition au sein du LegCo.