Basile Boli ne s’en cache pas. Il était l’un des chouchous de Raymond Goethals : " Je n’étais pas le seul, il y avait Abedi Pelé aussi… Quand on s’est rencontré pour la première fois, Goethals m’a parlé d’un ancien joueur d’Anderlecht qui s’appelait Stephen Keshi, qui avait une très belle frappe et bon jeu de tête mais n’était pas spécialement rapide… Il m’a dit : "toi, tu es mon Keshi, mais avec la vitesse en plus. Donc, il va falloir que tu marques des buts et que tu restes au 2e poteau." Au début, je ne voulais pas, mais une fois, j’ai marqué 4 fois en 4 matchs en restant au 2è poteau. Il m’a dit : "tu vois…"".
Le 26 mai 1993, c’est bien de la tête, à la réception d’un corner d’Abedi Pelé…mais pas au 2è poteau, que Basile Boli inscrit le but le plus important de sa carrière. Dans le Stade Olympique de Munich, il offre à Marseille (et à la France) sa seule victoire à ce jour en Ligue des Champions : "J’ai un souvenir exceptionnel. Après ce match, Goethals est resté tout seul sur le terrain. Tout le monde était parti. Je suis allé m’asseoir à côté de lui et il m’a dit : " tu vois, Basile, j’ai toujours couru derrière cette coupe aux grandes oreilles. Maintenant, je l’ai. Quand je partirai, mon nom sera dessus. Toi, tu es encore jeune, tu peux encore voir venir…". C’est la juste vérité. Goethals, il avait vraiment une vision particulière, une science du foot, peut-être très personnelle, mais pour la France, elle était vraiment en avance. Il arrivait à déjouer la science tactique d’un Cruyff ou d’un Sacchi ! Contre Barcelone, par exemple, il était capable de mettre un stoppeur comme avant-centre, rien que pour pouvoir bloquer Pep Guardiola, qui était le premier relanceur de l’équipe… C’était vraiment Raymond-la-science, la vraie science…".