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Hausse des taux d’intérêt : lutter contre l’inflation en générant du chômage ?

Déclic - Le Tournant

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Dans le dernier épisode du PODCAST "Déclic - Le Tournant", on revient sur la récente crise qui a conduit à la faillite de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis et entrainé la reprise en catastrophe du Crédit Suisse par UBS. Une séquence qui questionne notamment le rôle des banques centrales dans la stabilisation de nos économies.

Tous les spécialistes de la finance vous le diront, l’action des banques centrales (FED aux Etats-Unis et BCE en Europe) est en train de rebattre les cartes sur le plan économique et cela change la donne pour les acteurs bancaires en particulier. Nous vivions depuis près de 15 ans dans un contexte de taux d’intérêts très bas mais les banques centrales sont en train de revenir sur leur politique monétaire "extrêmement accommodante". Le taux d’intérêt pratiqué par la FED, pour les banques qui doivent se refinancer auprès d’elle est passé de 0 à 5% en moins d’un an… Celui de la BCE a grimpé de 0 à 3,5% en 8 mois seulement.

"Tirer sur le frein"

L’idée, explique Charlotte de Montpellier, senior économiste chez ING, "c’est que pour calmer une inflation record, les banques centrales ont non seulement décidé d’arrêter d’appuyer sur l’accélérateur mais de carrément tirer sur le frein…  on n’avait jamais vu dans l’histoire une hausse des taux aussi rapides." C’est d’ailleurs ce qui a déstabilisé certaines banques qui avaient mal couvert leurs risques.

Néanmoins, certains économistes comme Eric Dor, professeur de macro-économie à l’IESSEG de Lille s’interrogent sur la pertinence de ce levier d’action : "Que nous disent les banques centrales aujourd’hui… c’est que, pour luter contre l’inflation il faut relever les taux pour dissuader les ménages et les entreprises de faire des dépenses à crédit, diminuer l’activité économique… donc diminuer l’emploi et augmenter le chômage, comme ça les travailleurs auront un moindre pouvoir de négociation, ils pourront exiger de moindres hausses de salaire… comme ça les entreprises auront moins de dépenses et les répercuteront moins en hausse de prix". ET l’économiste de s’interroger : "n’y aurait-il pas d’autres manières, dans une économie moderne au 20ème siècle de lutter contre l’inflation… avec un coût social moindre ?"

Là-dessus, le gouverneur de la Banque Nationale de Belgique, Pierre Wunsch reconnait que c’est un vrai sujet de préoccupation et qu’il n’est pas facile de tenter de stabiliser les prix sans entrainer le ralentissement de l’économie avec toutes les conséquences que ça suppose "mais notre but est bien de faire atterrir l’économie en douceur sans créer de la récession" précise le gouverneur. 

Si vous voulez comprendre pourquoi certaines banques viennent de faire la culbute et s’il y a lieu de s’inquiéter pour les banques européennes et belges, prenez le temps d’écouter les 50 minutes du PODCAST "Déclic – Le Tournant" de cette semaine. Disponible sur Auvio et sur vos plateformes de téléchargement.

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