Hausse des prix de l’énergie : le tarif social a quasiment doublé, sera-t-il maintenu ?

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Par S.B et N.J.

Se chauffer, se divertir, s’éclairer, se nourrir… C’est possible grâce à l’énergie. Et cette énergie en question augmente voire même "flambe" ces dernières semaines. D’ailleurs, ça commence à se sentir sur les factures de gaz et d’électricité, comme l’explique Simon Bourgeois l’explique sur la Première dans le marché matinal.

Cette hausse de prix pique et plus particulièrement chez les personnes les plus précaires, y compris les bénéficiaires du tarif social qui a vocation à protéger les personnes précaires de ces augmentations, pour ne pas qu’elles se retrouvent du jour au lendemain sans gaz, sans électricité à la maison, en leur proposant un tarif plancher. Toutefois, même si ce tarif social reste évidemment bien en deçà des prix du marché, le tarif suit lui aussi la tendance du reste des prix et ce tarif social augmente, particulièrement ces derniers mois. Il a d’ailleurs été fort élargi l’hiver dernier, environ un million de Belges en bénéficie aujourd’hui. 

 

Le tarif social a quasiment doublé

Il y a un an, le prix fixé était de 1,6 cent du kilowattheure pour le gaz. Aujourd’hui, on est à 2,7 cent. Un tarif qui a quasiment doublé en un an et pour ces personnes pour qui chaque euro compte en fin de mois, cette augmentation fait évidemment la différence comme témoigne Monique, chercheuse d’emploi et en possession d’un compteur à budget.

"Je mets 50 euros habituellement et je vais jusqu’au mois suivant, et ici, je suis retournée trois fois recharger, j’ai mis trois fois 20 euros, donc oui, j’ai une grande différence de 50 euros en plus, facilement. Et je suis dans le noir. En regardant ma TV, je n’allume aucune lumière, même pas une petite lampe. Je baisse le chauffage, vraiment, mettre une couverture sur soi, n’utiliser vraiment que ce qu’il faut. Ça va être très dur. Ce n’est pas possible de continuer comme ça", raconte-t-elle.


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La situation de Monique n’est pas un cas isolé. Pour ces personnes en difficulté, il y a un souhait profond que ce tarif social soit maintenu mais il y a un hic, ce tarif social a été fort élargi l’hiver dernier et depuis le mois de février, il y a deux fois plus de personnes que d’habitude qui en bénéficient, ce qui fait quasiment un million de Belges qui bénéficient aujourd’hui du tarif social.

Un million de Belges profite de ce tarif social mais jusqu’à quand ?

Mais cet élargissement est temporaire et court jusqu’à la fin de l’année, jusqu’au 31 décembre. Plusieurs organisations, des mutualités et des associations de consommateurs, demandent le prolongement de cette mesure. Alexandre Vivier, consultant en énergie, participe aux discussions de la plateforme de lutte contre la précarité énergétique et il plaide clairement pour élargir ce tarif social, de sorte qu’il protège plus de monde qu’aujourd’hui.

"Il y a à peu près un ménage belge sur cinq qui est en situation de précarité énergétique. Or, le tarif social, dans sa forme structurelle, touche à l’heure actuelle environ 10% des ménages. On sait donc qu’il y a de la marge pour toucher tous les ménages qui en ont besoin", affirme-t-il à Simon Bourgeois.

Il y a donc encore de la marge, mais subsidier la consommation d’énergie coûte évidemment de l’argent à l’État. Côté politique, les partis écologistes sont pour ce tarif social. Par contre d’autres partis politiques proposent d’autres solutions pour faire face à l’augmentation des prix. Le MR, par exemple, propose une diminution de la TVA sur l’énergie, et le PS propose un rabais forfaitaire sur les prix de l’énergie. Laquelle de ces pistes politiques privilégier, et surtout, comment la financer ? Comment faire aussi en sorte que ce soit compatible avec nos objectifs climat ? Parce qu’on pourrait se dire aussi qu’au lieu de subsidier la consommation d’énergie, on pourrait utiliser cet argent à mieux isoler les maisons pour consommer moins, par exemple. Ce sont des choix politiques et budgétaires à poser, et ce sera sur la table du prochain conclave budgétaire.

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