Han Van Meegeren, faussaire de renom, a sévi aux Pays-Bas durant le XIXe siècle. Comment un tel artiste s'est-il retrouvé à produire des faux ? Avait-il cet objectif en tête dès le départ ou a-t-il été été happé malgré lui ? Réponse avec Patrick Pesnot, auteur de l'ouvrage " Le génie du faux : la passion Vermeer ".
Han Van Meegeren se passionne très tôt pour le dessin, une passion que ne partage pas son père qui déchire ses dessins. Van Meegeren doit donc user de son talent en secret. Un très bon professeur l’initie aux chefs d’œuvre du siècle d’or hollandais et finalement son père accepte d’inscrire son fils au très réputé Institut technologie de Delft, dans la section Architecture.
Van Meegeren, qui était déjà subjugué par l’art de Vermeer, va accroître sa passion pour l’artiste dans la ville de Delft, réputée pour avoir donné ses lettres de noblesse à Vermeer. En 1912, l’école d’art de Delft organise un concours; Van Meegeren y propose une aquarelle représentant l’intérieur de l’église Saint Laurent à Rotterdam, aquarelle qui remportera la médaille d’or et sera achetée pour 1000 florins (environ 7.000 euros). " Pour la première fois de sa vie, on le reconnaît comme peintre ce qui représente une énorme satisfaction pour lui. Toute sa vie, il se rebellera face à tous les spécialistes et experts. Il faut d’ailleurs avouer que c’est un vrai peintre de talent et sera reconnu en tant que tel par ses clients, au minimum ", explique Patrick Pesnot, auteur de l'ouvrage " Le génie du faux : la passion Vermeer ".