Nous avons eu deux années dramatiques dans notre pays, deux années qui ont laissé un pays divisé, deux années de crise politique latente et pour être franc, on ne peut pas s'en permettre une troisième. Si on pense qu'on a besoin de moi pour faire avancer des dossiers difficiles, pour appuyer par exemple une réforme de l'état et ainsi donner une nouvelle stabilité à l'Etat, alors, vous me connaissez, je le ferai avec beaucoup de plaisir et beaucoup d'enthousiasme.
Si ce n'est pas une offre de service... c'est en tout cas bien imité ! Guy Verhofstadt a redébarqué hier soir dans la politique belge dans un meeting à Hasselt. L'ex-premier ministre ne se disait jusqu'ici qu'intéressé par la politique européenne. Sans doute a-t-il jeté un il sur ses sondages de popularité pour se rappeler au bon souvenir du citoyen ou plutôt de l'électeur.
Mais plus généralement, il se fait le relais d'une inquiétude du monde politique flamand. Dans son discours limbourgeois, Guy Verhofstadt motive son éventuel retour non pas par la crise économique la plus grave que le pays ait connu depuis la guerre, mais par... la réforme de l'Etat ! Comprenez surtout de nouvelles compétences pour la Flandre.
Guy Verhofstadt relaie une inquiétude politique flamande : sans stabilité politique, on ne peut combattre la crise économique avec succès. Et seule une réforme de l'Etat peut assurer une stabilité politique, estime-t-on au Nord du pays.
Les partis flamands ont aussi de la mémoire : aucune réforme de l'Etat n'a eu lieu dans ce pays sans les socialistes. Evincé des Régions et de la Communauté, le PS serait tenté de faire payer sa présence (temporaire ?) au fédéral au prix fort.
La crise politique serait imminente après un scrutin de ce dimanche qui meurtrirait le Parti Socialiste. L'été s'annonce budgétaire et communautaire avec des obstacles de taille à surmonter : un déficit budgétaire record et une négociation communautaire à relancer avec le dossier Bruxelles-Hal-Vilvorde à la Chambre en juin en guise de cerise sur le gâteau.
Avec un tel été torride, l'automne risque d'être tout simplement ... électoral. La stabilité de l'équipe Van Rompuy va être à toute la moins soumise à rude épreuve.
Dès le 8 juin, les regards seront aussi bien braqués sur l'Elysette, la Communauté Française que sur le 16, rue de la Loi.
L'après-élection s'annonce encore plus agité que la campagne électorale !
Philippe Walkowiak
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