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Guerre en Ukraine : un sommet UE-Chine centré sur l'attitude de Pékin vis-à-vis de Moscou ce vendredi

© DPA/AFP

Par Belga

Dirigeants des institutions européennes et leaders chinois se retrouvent vendredi par vidéoconférence pour un sommet UE-Chine qui aura lieu dans un contexte très particulier, fortement marqué par la guerre en Ukraine. On n'attend ni conférence de presse commune ni déclaration conjointe. L'exercice visera entre autres à jauger les intentions de Pékin quant à un éventuel soutien à la Russie.

A l'ouverture des JO d'hiver en février, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient affiché leur rapprochement et leurs ambitions communes de relations internationales d'une "nouvelle ère", détachées de la domination américaine. 

 

Vendredi, le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le Haut représentant de l'UE Josep Borrell auront à cœur de convaincre les dirigeants chinois de ne pas favoriser le voisin russe plus que de raison, après l'invasion de l'Ukraine qui a entrainé un déferlement de sanctions occidentales envers Moscou. 

"On recherche, je pense, une assurance de la part de la Chine, qu'elle n'a pas l'intention de fournir quelque soutien concret que ce soit à la Russie dans cette guerre", indiquait une source européenne à la veille du sommet. Les dirigeants européens pensent à un éventuel soutien en armes, ou à une assistance pour "contourner" et amoindrir les effets des sanctions économiques occidentales qui se succèdent depuis le début de l'"opération militaire" menée par le Kremlin en Ukraine. 

Au contraire, "tout signe d'une résolution chinoise de contribuer à mettre un terme au conflit aura un effet positif", ajoute la même source. "Prolongeons-nous cette guerre, ou travaillons-nous ensemble pour tenter d'y mettre un terme? Ce sera la question au centre du sommet", renchérit un autre responsable. 

L'UE a des atouts

L'UE ne s'avance pas sans atouts: en termes d'échanges commerciaux avec Pékin, elle est un partenaire qui pèse bien plus lourd que Moscou, pointe-t-on en coulisses. La Chine, en tant que membre permanente du Conseil de sécurité des Nations Unies (au même titre que la Russie, entre autres), a aussi une "responsabilité particulière" quant au maintien d'un ordre global respectant des principes de base comme l'intégrité territoriale des États, ajoute-t-on. 

Le sommet virtuel aura lieu en deux sessions: un entretien avec le Premier ministre chinois Li Keqiang en matinée, un autre avec le président Xi Jinping dans l'après-midi. 

D'autres sujets de tension ne seront pas évités: le manque d'"équilibre" et de "réciprocité" dans les relations commerciales et d'investissements (l'accord bilatéral sur les investissements est toujours coincé), les droits humains, mais aussi les sanctions chinoises envers des élus européens (dont le député belge Samuel Cogolati), décidées en mars 2021 pour rétorquer aux dénonciations européennes de la situation de la minorité ouïghoure au Xinjiang.

Extrait du JT du 18/03/2022 :

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