La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a confirmé jeudi que l'Union européenne (UE) préparait, pour le premier anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine (le 24 février), un nouveau paquet de sanctions, qui serait le 10e en réaction à l'agression. S'exprimant lors d'un point presse à Kiev, aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, l'Allemande a assuré que la Russie payait déjà un "prix fort" pour ses actes, en raison des trains successifs de sanctions européennes.
"Le plafonnement des prix du pétrole brut coûte déjà environ 160 millions d'euros par jour à la Russie", a-t-elle affirmé, promettant de "continuer à accentuer la pression" sur Moscou. Dans ce cadre, les 27 doivent s'accorder dans les prochains jours sur un nouveau 'plafond', en collaboration avec le G7, cette fois sur les produits pétroliers raffinés venus de Russie. À l'instar de ce qui a été introduit pour le brut en décembre dernier, un embargo européen sur ces produits entre en vigueur le 5 février, avec parallèlement une interdiction pour les entreprises européennes de fournir des services de transport, d'assurance, etc., pour les produits dépassant un certain prix de vente.
Comme pour le brut, le débat est rude pour déterminer ce prix "plafond". La présidence suédoise du Conseil de l'UE a décidé mercredi de donner davantage de temps aux négociations sur cet élément. Un "Coreper" (réunion des ambassadeurs des 27) prévu jeudi a été repoussé à vendredi 14h00, avec toujours pour objectif de boucler la décision avant dimanche, confiait une source diplomatique.
Une forte délégation de la Commission européenne s'est déplacée jeudi à Kiev pour une rencontre avec le gouvernement ukrainien, un "symbole fort" du soutien continu de l'exécutif européen au pays face à l'agression russe. En tout, quinze commissaires y accompagnent Ursula von der Leyen, dont le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, les vice-présidents exécutifs de la Commission Margrethe Vestager et Valdis Dombrovskis, ainsi que le commissaire à la Justice Didier Reynders. "En réunissant le collège des commissaires et le gouvernement ukrainien, on est capable de travailler sur le soutien actuel aux citoyens ukrainiens, mais aussi sur la manière de bâtir le futur de l'Ukraine dans l'UE", a lancé Ursula von der Leyen, soulignant la "bravoure légendaire" dont ont fait preuve les citoyens ukrainiens depuis l'invasion russe. La Commission compte entre autres inviter Kiev à rejoindre la plateforme européenne pour les achats conjoints de gaz, et signer un accord de principe sur le gaz "renouvelable", "comme le biométhane et l'hydrogène", a-t-elle annoncé.