Leur nom est régulièrement évoqué quand on parle d’une probable élimination du président ukrainien Zelensky. Michel Hofman, le chef de la Défense belge le confirmait encore sur nos antennes : “Je pense que c’est plausible et qu’ils ont la capacité de le faire. Je suis sûr que l’entourage de Monsieur Zelensky en tient compte.”
Nicolas Gosset, appelle donc lui, à la prudence.
Les Syriens
Selon le Wall Street Journal, la Russie recruterait aussi des soldats syriens qui ont déjà participé à des combats lors de la guerre de Syrie.
Il cite des sources dans l’administration américaine, selon lesquelles les Syriens devraient aider les Russes à s’emparer de Kiev. Certains seraient déjà arrivés sur le sol russe.
"Ces milices syriennes associées aux Russes sur le terrain, ont été particulièrement efficaces dans les combats urbains en Syrie, mais l’Ukraine n’est pas la Syrie. Donc, ça démontre qu’il y a une incertitude, un inconfort, de l’armée russe par rapport à la perspective d’une guerre qui s’enlise de plus en plus dans une perspective de guérilla urbaine", analyse le chercheur qui appelle en même temps à la vigilance.
"Après, est-ce vraiment mis en œuvre, est-ce que c’est confirmé ou est-ce que c’est de l’intox, dans cette guerre d’information ?”, questionne-t-il. “En l’état, je pense qu’au-delà du symbole et de quelques centaines d’hommes qui pourraient ainsi être transplantés, ce n’est pas de nature à être déterminant."
Pourquoi les Russes ont-ils besoin de renforts ?
L’armée russe comprend un grand nombre de conscrits, des appelés qui se trouvent massivement au nord de Kiev, dans l’Est. “Cette armée de conscrits est moins chevronnée que des unités professionnelles aguerries qui ont pu faire leurs armes en Tchétchénie, en Syrie ou ailleurs. Donc, cela montre que la Russie est confrontée à un manque de ces unités les plus professionnalisées, et a besoin de ces forces connexes pour se renforcer.”
La professionnalisation de l’armée russe a commencé vers 2008. Les Russes ont progressivement remplacé un certain nombre d’unités par des hommes sous contrat, mais l’armée de terre a moins bénéficié de cette professionnalisation. Selon la chercheuse Isabelle Facon, spécialiste des politiques de défense russes à la Fondation pour la recherche stratégique, citée par Nicolas Gosset, l’armée de terre russe ne compte que 35 pourcents de professionnels. "Par contre, dans les forces aéroportées, comme les parachutistes qui ont sauté sur Kharkiv, ce sont des professionnels. Dans l’armée de l’air et dans la marine, on a une proportion de professionnels plus importante que dans l’armée de terre."
Vladimir Poutine avait nié la présence de conscrits en Ukraine, mais le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov, a finalement reconnu leur présence ce mercredi, tout en affirmant qu’ils avaient déjà presque tous été retirés sur le territoire russe.
Côté ukrainien : la légion internationale
Côté ukrainien, arrivent aussi des combattants étrangers. Fin février, le président Volodymr Zelensky avait annoncé la création d’une force constituée de volontaires étrangers, la "Légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine". "Elle sera composée d’étrangers désireux de participer à la lutte contre l’agression russe", expliquait-il, en ajoutant : "Ce sera la preuve essentielle de votre soutien à notre pays."
On sait que, notamment, des Belges et des Français sont déjà partis, mais, là aussi, il est difficile d’avoir des chiffres précis sur le nombre de volontaires ayant déjà rejoint le pays. "J’ai cherché mais, honnêtement, je n’ai pas de chiffres, reconnaît Nicolas Gosset. Ça semble ne pas être marginal, on parle sans doute de plusieurs milliers de personnes d’ores et déjà. Mais encore une fois, c’est peu documenté. On en sait peu sur les régions dans lesquelles ils sont actifs, et pour quelles missions."