Cette pénurie en munition que rencontre le groupe Wagner pourrait également toucher l’armée ukrainienne quand on sait qu’elle tirerait jusqu’à 6000 obus par jour, un rythme d’utilisation qui semble inquiéter le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg : "Le rythme actuel d’utilisation de munitions par l’Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production". L’armée russe, quant à elle, tirait ainsi jusqu’à 50.000 obus par jour en juillet.
Ce conflit à haute intensité met clairement sous pression les capacités des industries européennes après trois décennies où l’Occident a réduit les dépenses militaires après la chute du Mur de Berlin.
"Le principal souci, c’est l’adaptation des chaînes de production à une logique de guerre. Il ne s’agit plus de faire des armements de qualité mais des armes en quantités alors que ça a été la logique inverse qui a été appliquée durant des années. On parle d’une massification de la production", précise Alain De Neve.
Afin de parer à toutes pénuries, du moins sur le court terme, l’OTAN semble se diriger vers des partenaires hors de l’alliance, comme la Corée du Sud, le Maroc, la Jordanie ou le Pakistan. Sur le plus long terme, selon William Alberque de l’Institut international pour les études stratégiques, il sera indispensable d’adapter les industries de l’armement de manière plus profonde afin d’anticiper de futurs conflits potentiels.