Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : "On devra sans doute battre en retraite", le témoignage d’un soldat ukrainien à Bakhmout

Par D. V. Ossel sur la base d'une interview menée par Maurine Mercier

Nous l’appellerons Alex. C’est un soldat ukrainien de 38 ans, sur la ligne de front à Bakhmout, épicentre des combats les plus violents. Il livre, par téléphone, un témoignage rare. Il préfère garder l’anonymat parce que son commandant n’aimerait pas le voir dépeindre la réalité du front aussi crûment.

"On tente de ralentir l’attaque russe ils avancent on devra sans doute battre en retraite". Selon les autorités environ 5000 civils dont 140 enfants sont encore présents à Bakhmout, malgré les risques. Il n’y a aucune autre justification de rester dans cette ville pilonnée. Mais le mot est donc lâché : retraite.

Alex remercie le ciel de ne pas être dans les tranchées, lui tire des mortiers un peu à l’arrière. A Bakhmout même, les soldats ne se sentent souvent pas suffisamment protégés par l’artillerie. Alex confirme et c’est ce qui lui est extrêmement pénible : les munitions manquent pour suffisamment protéger ses compagnons.

"Il y a beaucoup de morts dans notre bataillon. C’est difficile. Surtout quand tu entends que des soldats ont besoin d’aide, l’aide de l’artillerie, et que le commandant ne te donne pas l’ordre de tirer. Là, tu te dis 'mais c’est quoi ce bordel, qu’est-ce qu’il fout ? On peut les aider, donne-nous l’ordre de tirer' mais nous n’avons pas assez de munitions. C’est vraiment très difficile d’accepter que des gens puissent être tués parce que vous ne pouvez pas les aider."

Pour Alex, abandonner Bakhmout n’est plus qu’une question de temps.

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