"C’est surtout un message à tous les pays que l’Occident a essayé de détacher de la Russie. Vladimir Poutine essaie de rappeler qu’il y a un fond commun dans toute une série de pays qui partagent la vision de la Russie et notamment cette image d’un Occident colonialiste ou post-colonialiste. C’est un geste géopolitique pour rappeler aux Occidentaux que la Russie n’est pas isolée comme ils aiment l’imaginer. Les attaques contre l’Occident n’ont rien de nouveau dans le discours de Vladimir Poutine. Il a une politique étrangère qui est basée depuis longtemps sur l’idée que l’Occident est aux basques de la Russie comme il l’avait été déjà du temps de l’Union soviétique. Dans la vision du président, l’Occident se croit – à tort – seul maître à bord dans le monde. Et il sait très bien que ce message a un écho dans toute une série de pays qui, même sans supporter l’action militaire de la Russie, partagent cette vision d’un Occident qui se veut trop puissant."
Un discours historique ? Pas vraiment selon la journaliste
En commentaire final, Nina Bachkatov dit être "restée un peu sur sa faim" après le discours de Vladimir Poutine. "Il ressasse des choses déjà dites. Il recycle de vieilles idées. Il reste ambigu sur le point le plus important : qu’est-ce que ça veut dire que les habitants des territoires annexés sont des citoyens russes ? Il ne le dit pas. Il y a aussi la question des frontières. Est-ce que les frontières s’arrêtent aux régions sous contrôle actuellement de la Russie ? Ou est-ce que ça inclut des zones que la Russie voulait occuper mais qu’elle n’a pas réussi à conquérir dans l’est de l’Ukraine ? Sur les questions immédiates, on a très peu de détails. Je le répète, l’atmosphère aujourd’hui était beaucoup moins triomphante qu’en 2014. C’est un peu la répétition de l’annexion de la Crimée mais c’est une copie de qualité inférieure."