Le neuvième paquet de sanctions de l’UE proposé par la Commission européenne contre la Russie s’est invité au sommet européen de ce jeudi, par le biais d’un veto de dernière minute de la Pologne, quand la Belgique et d’autres pays ont réclamé certaines clarifications.
Le fond du problème n’est pas neuf. Inquiets pour leur sécurité alimentaire, des pays en développement s’irritent de voir des cargaisons de produits agricoles ou d’engrais bloquées dans des grands ports nord européens parce que des opérateurs (du transport, du stockage, du financement ou de l’assurance) craignent de ne pas respecter scrupuleusement les lignes directrices de l’UE sur les sanctions, qui restent difficiles à interpréter, selon des sources diplomatiques.
Les pays qui abritent ces ports, essentiellement la Belgique, les Pays-Bas, la France ou l’Allemagne, veulent donc clarifier ces lignes directrices, éventuellement en les traduisant dans des règlements. Mais des pays de l’est de l’Europe craignent qu’une telle clarification n’affaiblisse les sanctions et permette, par le biais des exemptions sur les produits agricoles, de financer des oligarques russes dont les noms figurent pourtant sur la liste européenne.
La Pologne, la Lituanie ou la Lettonie considèrent que ce serait faire le jeu de la propagande russe, qui incrimine les sanctions européennes comme responsables de problèmes d’approvisionnement alimentaire dans le monde.
Le président lituanien, Gitanas Nauseda, a insisté pour "maintenir les sanctions les plus fortes possibles", jugeant mal avisé de les modifier sous prétexte de sécurité alimentaire, même si ce problème est d’importance à ses yeux.