Au niveau financier, quatre des sept banques russes qui avaient déjà été exclues du réseau de messagerie interbancaire SWIFT sont désormais empêchées de réaliser toute transaction au sein de l'UE: le gel de leurs avoirs est total. Ces banques représentent 23% de part de marché dans le secteur bancaire russe. De nouvelles mesures étendent aussi les sanctions visant les crypto-actifs et les trusts, niches fiscales des milliardaires.
"La Russie n'était pas en mauvaise posture financièrement avant le 24 février, on ne peut donc pas s'attendre à ce qu'elle s'effondre du jour au lendemain, mais aujourd'hui on ne peut plus exclure un défaut sur les obligations souveraines russes", commentait une source européenne, en insistant sur l'effet à long terme des sanctions.
Embargo sur le caviar et la vodka
Pour saper la machine de guerre de Vladimir Poutine, le 5e train de sanctions étend les interdictions d'exportations de l'UE vers la Russie pour une valeur de 10 milliards d'euros, dans des domaines industriels où la Russie dépend fortement de fournitures européennes (ordinateurs quantiques, semi-conducteurs de haut niveau, produits chimiques, catalyseurs pour le raffinage, etc.), mais aussi le kérosène et les additifs pour carburant qui peuvent être utilisés par l'armée russe.
Quant aux importations nouvellement interdites de Russie vers l'UE, elles ont une valeur de 5,5 milliards d'euros. Certaines sont aussi emblématiques, comme le caviar, la vodka ou les armes de chasse, tandis que d'autres visent à fermer des échappatoires constatées avec le Bélarus (interdiction d'importer du ciment, du bois, de la potasse - mais avec limitation pour ce dernier produit important pour l'agriculture européenne). Les diamants ne sont toujours pas visés, au motif que la Russie n'aurait aucune difficulté à trouver acheteur ailleurs et que l'UE aurait plus à y perdre qu'à y gagner. Mais ce secteur n'est pas exclu dans le cadre de sanctions futures.