Reste à savoir si la Russie va vraiment se retirer ou si c’est juste une annonce à classer au chapitre de la guerre de l’information. Les Ukrainiens craignent en effet de se retrouver attirés dans une souricière s’ils passent le Dniepr pour reprendre Kherson. Cela fait quelque temps que les Russes envoient des signaux destinés à accréditer la thèse d’un retrait. Un drapeau retiré, des évacuations forcées de civils… Et à présent cette annonce officielle à la télévision d’un retrait vers la rive gauche.
Mais les Ukrainiens sont prudents et malgré leurs récents succès dans la zone, ils n’iront sans doute pas au contact tant qu’ils ne voient pas des preuves tangibles, des images satellites ou de drones par exemple d’un retrait massif de l’armée russe, ce qui devrait de toute façon prendre plusieurs jours.
Le président Volodymyr Zelensky a prévenu qu’il pourrait s’agir d’un mouvement stratégique : "L’ennemi ne nous fait pas de cadeaux, ne fait pas de geste de bonne volonté".
La traversée du Dniepr peut se révéler périlleuse pour l’armée ukrainienne, pour les Russes, le fleuve est large et c’est une excellente ligne de défense, surtout pendant l'hiver et vu la piètre qualité des dernières recrues. Kiev est donc encore loin de reprendre la province de Kherson.
Pour l’instant, ce qui ressort de ces images, depuis septembre, c’est au contraire des renforts, du ravitaillement, des munitions, du carburant qui arrivent en masse à Kherson. Depuis avril, des fortifications renforcent la ville. Mais peut-être ces renforts sont-ils aussi là pour encadrer une retraite en bon ordre…