Le 21 février, trois jours avant la date symbolique d’un an de guerre en Ukraine, à quelques centaines de kilomètres l’un de l’autre, Joe Biden et Vladimir Poutine se sont exprimés sur le conflit. Deux puissances qui s’affrontent par discours interposés, deux visions opposées, et deux démonstrations de forces qui n’augurent pas la paix… Comme une impression de déjà-vu.
Joe Biden s’est exprimé à Varsovie, après le discours annuel de Vladimir Poutine à la Nation à Moscou, soit trois jours avant le premier anniversaire de l’offensive russe en Ukraine.
Dans le chef du dirigeant russe, pour la première fois, il ne parle plus d’opération spéciale, mais bien de 'guerre'. Le poids des mots a toute son importance. En Russie, définir l’offensive en Ukraine comme une guerre peut être passible d’un emprisonnement. Vladimir Poutine s’autorise ce terme pour faire porter la responsabilité du conflit aux Occidentaux. Ce discours est dans la continuité de ses précédentes allocutions : sans aucune concession. Il a aussi annoncé la suspension de la participation de son pays à New Start, traité entre les États-Unis et la Russie contre la prolifération des armes nucléaires.
Poutine réécrit aussi l’Histoire, en soulignant que ce sont les Occidentaux qui ont provoqué le conflit en Ukraine, et poussé la Russie à se défendre. "La responsabilité de l’alimentation du conflit ukrainien, de son escalade et du nombre de victimes incombe entièrement aux élites occidentales et bien sûr à l’actuel régime de Kiev pour qui le peuple ukrainien est essentiellement un étranger. Le régime actuel ukrainien ne sert pas ses intérêts nationaux mais ceux de pays tiers" a-t-il lâché à Moscou.