Selon l'exécutif européen, l'UE pourrait se passer complètement de gaz russe "bien avant 2030".
La feuille de route sera discutée jeudi et vendredi par les chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet à Versailles (France). Ils devraient s'engager à "sortir de (leur) dépendance aux importations de gaz, pétrole et charbon russes", mais sans calendrier, selon un projet de conclusions consulté par l'AFP.
Elargir la "boîte à outils"
Quelque 55% des importations allemandes de gaz viennent de Russie, ainsi que l'essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque. Aucune alternative ne permettait de s'en passer "pour le moment", a averti Berlin.
Dans l'immédiat, Bruxelles veut modérer l'impact de la flambée des prix pour les ménages et les entreprises en élargissant sa "boîte à outils" dévoilée à l'automne: une panoplie de mesures (régulation des prix, aides directes, abattements fiscaux, suppression de la TVA...) que les États peuvent adopter face à la crise énergétique.
Au-delà de conditions assouplies pour les aides publiques, la Commission permettra aux États de taxer les bénéfices des entreprises énergétiques pour les redistribuer et envisage un plafonnement temporaire des prix de l'électricité.
Nous avons les moyens de nous passer immédiatement du pétrole et du gaz russes, désormais tachés du sang des Ukrainiens
En revanche, si le recours temporaire au charbon n'est pas "tabou" pour les pays voulant diminuer rapidement leurs importations de gaz russe, "cela ne les dispense pas de leur engagement à atteindre" leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour 2030, a averti Frans Timmermans.
Sans convaincre les ONG environnementales: limiter ou cesser ses importations de gaz russe "ne doit pas servir de prétexte pour lancer de nouveaux projets dans les énergies fossiles, en Europe et aux Etats-Unis" alors que pour le GNL, "les géants des hydrocarbures accourent pour nous +sauver+ de la dépendance à la Russie", se désolait Mike Davis, de Global Witness.
"Nous avons les moyens de nous passer immédiatement du pétrole et du gaz russes, désormais tachés du sang des Ukrainiens. La politique la plus efficace est de réduire notre consommations d'énergie" car cela "réduirait le coût de remplacement des énergies sales", abondait Thomas Pellerin-Carlin de l'Institut Jacques Delors.