Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine et énergie : le patron de BASF opposé à un embargo sur le gaz russe

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© Getty

Par Belga

Le patron de BASF, Martin Brudermüller, s’est dit opposé à un éventuel embargo sur le gaz russe. "Si nous cessons nos importations de gaz russe du jour au lendemain, cela va engendrer des dégâts irréversibles à l’économie nationale", a-t-il indiqué vendredi à l’occasion de l’assemblée générale de l’entreprise chimique allemande. Dans le pire des cas, BASF serait même amenée à interrompre sa production au sein de son usine phare à Ludwigshafen (ouest).

Martin Brudermüller se range donc derrière la position de son gouvernement, qui s’est montré opposé à un tel embargo. L’Allemagne est très dépendante du gaz russe, poursuit le CEO. "La Russie couvre environ la moitié de la consommation en gaz de l’Allemagne. Les livraisons de gaz russe sont donc à la base de la compétitivité de notre industrie, en ce compris celle de BASF à Ludwigshafen. C’est une réalité."

Si nous cessons nos importations de gaz russe du jour au lendemain, cela va engendrer des dégâts irréversibles à l’économie nationale

Le groupe, qui possède également un site important dans le port d’Anvers, n’achète pas du gaz ou du pétrole directement à la Russie, mais bien auprès de fournisseurs occidentaux dont le portefeuille est composé de gaz russe. "Pour être clair : il n’y a pas d’alternative à court terme au gaz russe", ajoute Martin Brudermüller. Selon le responsable, les autorités doivent tout mettre en œuvre pour réduire aussi vite que possible cette dépendance, BASF même étudiant des scénarios pour ses différentes implantations. Mais cela ne peut pas se faire en poussant sur un bouton, ajoute-t-il.

Le groupe mise entre-temps sur les hausses de prix pour compenser sa facture énergétique élevée. "Les clients ne trouvent pas ça drôle, mais ils vont payer", a-t-il assuré.

BASF a fait état vendredi de profits en forte baisse au premier trimestre, plombé par la guerre en Ukraine et l’abandon du projet de gazoduc Nord Stream 2, malgré de solides résultats opérationnels, portés par une demande et des prix plus élevés.

L’entreprise a dégagé, entre janvier et mars, un bénéfice net de 1,2 milliard d’euros, en baisse de 28,9% sur un an, en raison de "la guerre en Ukraine et de ses conséquences politiques", a détaillé BASF dans un communiqué.

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