Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : combats à Marioupol, des "scènes de crimes" à travers le pays

Photo prise à Marioupol ce mercredi

© RONALDO SCHEMIDT / AFP

Par Belga

Les forces russes ont poursuivi mercredi leur offensive pour faire tomber Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, où au moins 20.000 personnes ont déjà été tuées selon Kiev, dans un pays désormais "scène de crime" selon le procureur de la Cour pénale internationale.

Mercredi, Moscou a annoncé la reddition de plus d’un millier de soldats ukrainiens dans la très stratégique ville portuaire de Marioupol, que ses forces assiègent et bombardent depuis plus de 40 jours et encerclent depuis plus d’un mois.

La prise de Marioupol serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.

Entre 20 et 22.000 personnes sont mortes dans la ville, a déclaré mardi sur CNN Pavlo Kirilenko, gouverneur ukrainien de la région de Donetsk, tout en admettant qu’il était "difficile d’évoquer un nombre de victimes", la ville étant coupée du reste du monde par les forces russes.

Si certains experts militaires jugent sa chute inévitable, des forces ukrainiennes s’accrochent et continuent de résister aux Russes après plus de six semaines de combats, qui se concentrent désormais dans la gigantesque zone industrielle de la ville.

Les bombardements aériens russes sur Marioupol se poursuivaient, visant notamment le port et le vaste complexe métallurgique Azovstal, a indiqué mercredi l’armée de terre ukrainienne sur Telegram.

Ce labyrinthe, transformé en bastion par les forces ukrainiennes qui s’y retranchent dans ses kilomètres de souterrains, promet une bataille acharnée pour le contrôle total de la ville.

Sur le terrain, des journalistes de l’AFP embarqués avec les forces russes à Marioupol y ont vu les ruines calcinées de cette ville que les Ukrainiens disent "détruite à 90%".

Depuis le début de la semaine circulent des rumeurs, jusqu’ici non confirmées, d’emploi d’armes chimiques par les forces russes à Marioupol.

Selon le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, "les forces russes pourraient (y) utiliser différents agents antiémeutes, notamment des gaz lacrymogènes mélangés avec des agents chimiques" contre les "combattants et civils ukrainiens". Moscou affirme de son côté que "la menace de terrorisme chimique" vient des Ukrainiens.

Les bombardements se poursuivent également dans l’est du pays. Ils ont tué sept personnes au cours des dernières 24 heures à Kharkiv (nord-est), elle aussi assiégée par les Russes depuis le début de l’invasion, a annoncé mercredi le gouverneur régional.

Kiev a appelé les civils à fuir l’est au plus vite dans la crainte d’une grande offensive russe imminente pour le contrôle total du Donbass, que les forces ukrainiennes et leurs ennemis séparatistes prorusses se partagent depuis 2014.

Mais l’Ukraine n’ouvrira aucun couloir humanitaire mercredi car les Russes "ont bloqué des bus" et "violent le cessez-le-feu" dans certaines régions, ce qui rend la situation "dangereuse", a annoncé mercredi matin une responsable du gouvernement.

Autour de Kiev comme ailleurs, les autorités ukrainiennes disent continuer de trouver des cadavres chaque jour dans les zones dont les forces russes se sont retirées fin mars.

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