Mais la Chine, elle, jusqu’où est-elle prête à aller ? Envisage-t-elle de fournir du matériel militaire à la Russie, "un soutien létal" comme le déclarait Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine en début de semaine ? La Chine dément. Sylvie Bermann s’interroge : "L’intérêt de la Chine, c’est que la guerre en Ukraine prenne fin rapidement."
Fournir des armes, c’est prendre le risque de subir des sanctions extraterritoriales américaines.
"Le risque, c’est que Washington adopte des sanctions contre des entreprises chinoises et ils n’ont pas envie de se retrouver dans cette situation-là."
"Si la Chine venait ouvertement à vendre des obus, des missiles, du matériel létal à la Russie, ça mettrait à mal les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine, ça serait de nature à renverser le rapport de force", s’inquiète Nicolas Gosset. "Il faut espérer que la Chine adopte une posture de médiation sur la guerre en Ukraine, que Pékin fasse un usage utile de la force de ses liens avec Moscou pour essayer de ramener le pouvoir russe à davantage de raison et à une porte de conciliation."
En visite à Moscou ces mardi et mercredi 21 et 22 février, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a dit vouloir discuter de questions sécuritaires avec Moscou. Le responsable chinois en aurait profité pour présenter sa vision pour un "règlement politique" du conflit en Ukraine. La Chine devrait en dévoiler les détails au reste du monde avant la fin de la semaine.