A Kherson fraîchement libérée dans le Sud de l’Ukraine, les échos des échanges d’artillerie résonnent dans la cathédrale vide où un prêtre orthodoxe marie un couple modestement vêtu.
Andriï Krivov, 49 ans, soudeur de son métier, épouse enfin Natalia, l’infirmière avec laquelle il vit depuis de longues années et a eu trois enfants.
Ils s’inclinent devant le pope, avec en bruit de fond les détonations des frappes ukrainiennes. Les forces russes ripostent depuis la rive gauche (orientale) du Dniepr tout proche où elles se sont repliées dans les jours précédant le 11 novembre.
"Nous pourrions mourir demain", s’effraie Andriï Krivov, à peu près certain que les Russes vont prochainement frapper la ville elle-même. "Kherson fait maintenant partie du front. Et quand ils vont commencer à bombarder, nous voulons paraître devant Dieu en étant mariés".
Les missiles soulèvent la poussière au-dessus des routes dévastées et des champs minés entourant Kherson, seule capitale régionale prise par les Russes au début de leur invasion.
Quand ils vont commencer à bombarder, nous voulons paraître devant Dieu en étant mariés