Belgique

GSM au volant : l’infraction passe à 174 euros, mauvais pour le portefeuille mais bon pour la sécurité des usagers

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Regarder son GSM au volant est considéré dès le 15 janvier comme une infraction du 3e degré. Ce qui fait grimper l’amende de 116 à 174 euros, plaçant le tarif de la consultation GSM à un niveau très supérieur à celle du médecin. La décision adoptée par le Parlement n’a pas rencontré beaucoup d’opposants. Seul le PTB a jugé la mesure inéquitable car l’amende fera surtout mal aux bas revenus. Mais l’argument a été rapidement balayé car il concerne alors l’ensemble du dispositif des amendes. Le Vlaams Belang s’est abstenu. Toutes les autres formations ont voté "pour".

Résultat, pour faire simple, seuls les appareils fixés au véhicule échapperont à la sanction, dans tous les autres cas, la simple présence d’un téléphone portable ou n’importe quel appareil muni d’un écran (ordinateur ou tablette) à proximité du conducteur pourra faire l’objet d’une amende.

Pour Benoit Godart de l’Institut VIAS, cette mesure devenait nécessaire au vu des observations constatées en termes d’accidents, VIAS le rappelle régulièrement : “La distraction causée par l’utilisation du téléphone portable est responsable d’au moins 50 décès et 4500 blessés sur les routes belges chaque année”.

Les caméras intelligentes risquent de se faire attendre

Le souhait formulé par les autorités de police est de pouvoir disposer de caméras intelligentes disposées sur l’ensemble du réseau routier. Elles pourraient détecter sans difficulté technique par leur précision ce type d’infraction. Un dispositif est d’ailleurs en phase de test au viaduc de Beez, en région namuroise. Ces caméras intelligentes placées sur un mât élevé peuvent légalement détecter plusieurs types d’infraction mais pas celle relative à l’utilisation d’écrans dans les véhicules. Car elle contrevient aux règles en matière de respect de la vie privée en permettant via ces caméras très précises d’identifier de nombreux détails à l’intérieur de l’habitacle du véhicule. Dans l’attente d’une possible levée de cet obstacle, via des modifications techniques qui brideraient ces appareils pour les rendre plus "soft", les contrôles sont pour l’instant opérés exclusivement de manière classique par la police de la route en collaboration avec les zones de police locale.

Les clichés des radars fixes utilisés comme preuve de l’infraction

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Signe évident que la bataille pour les images est engagée, faute de caméras intelligentes, la police de la route entend bien se servir du matériel qu’elle peut déjà légalement détenir et utiliser : "nous pouvons obtenir les photos statiques prises par les radars actuels lorsque les conducteurs commettent un excès de vitesse" nous indique Didier Dochain, le chef de la police de la route à Namur : "et si nous constatons sur un cliché que le conducteur fait usage d’un portable, nous verbalisons pour cette seconde infraction".

Le retour des contrôles banalisés pour obtenir des "flags"

L’autre moyen de contrôle le plus efficace consiste à observer les conducteurs au départ d’un véhicule de police banalisé. Des contrôles ciblés effectués en collaboration avec les polices locales : "ces contrôles au moyen de véhicules banalisés permettent de constater les infractions, car les usagers ont vite fait sinon de baisser le bras ou de poser le téléphone sur les genoux à l’approche d’une patrouille". Si l’augmentation de l’amende aura pour effet de dissuader les plus raisonnables d’utiliser leurs appareils en conduisant, les autres continueront espérant échapper aux contrôles et… aux accidents. A leur intention, ce rappel de VIAS : rédiger, envoyer et lire un SMS au volant multiplie par six le risque d’accident.

Reportage de notre 19h30:

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