Belgique

Grève du secteur public : actions sporadiques dans les zones de secours

Photo d'illustration

© Tous droits réservés

Temps de lecture
Par Belga, édité par Daphné Van Ossel

Les zones de secours du pays mènent ci et là quelques actions sporadiques dans le cadre de la grève générale dans les services publics mais continuent à assurer les premiers secours, que ce soit en ce qui concerne l'aide médicale urgente ou les interventions en cas d'incendie.

"La grève est chez nous l'arme ultime, on ne veut pas prendre la population en otage", indique d'emblée à Belga Peter Vandenbercke, ambulancier à l'intercommunale de Liège et environs et dirigeant responsable du SLFP. "On fait donc les inventaires des véhicules et on assure les départs urgents. Pour le reste, on se croise les bras", ajoute-t-il.

Une action symbolique était toutefois prévue dans les différentes casernes du pays. "Les camions vont sortir à la même heure, toutes sirènes hurlantes, afin de faire entendre notre mécontentement", illustre M. Vandenbercke.

Un pompier liégeois, qui préfère rester anonyme, a toutefois contesté les propos tenus par ce responsable du SLFP, "qui ne nous représente pas". "C'est une ineptie de dire qu'on vient travailler et qu'on se croise les bras. Soit on fait grève, soit on travaille, mais on ne fait pas grève à moitié. Les 72 pompiers de garde aujourd'hui ne participent pas à ce mouvement social et effectuent leurs missions de sauvetage comme un jour normal", nuance-t-il.

 

D'après M. Vandenbercke, les mouvements de contestation au sein des zones de secours ont dernièrement été tués dans l'oeuf alors qu'un conflit social, qui a pris une dimension judiciaire, oppose plusieurs pompiers à la direction de l'Intercommunale d'incendie de Liège et environs (IILE). Des sanctions disciplinaires et des retenues sur salaire ont notamment été imposées à un nombre important d'agents grévistes. "Parmi eux, 280 ont saisi le tribunal du travail qui s'est prononcé en leur faveur et a condamné l'IILE, qui s'est immédiatement pourvue en Cassation", explique M. Vandenbercke

"Certaines autorités supra-communales ne nous laissent pas la possibilité de faire grève de façon ludique", épingle le dirigeant responsable du SLFP, amer. "Nous avons affaire à un management pathogène qui risque de faire beaucoup de dégâts pour le service à la population", regrette-t-il.

"Cela fait dix ans qu'il y a eu ces retraits sur salaire. Il faut arrêter de revenir à chaque fois sur l'erreur qu'a fait notre employeur à l'époque et de casser nos dirigeants en s'étalant dans la presse. Ce genre de déclarations nuit gravement à notre secteur", ponctue de son côté le pompier liégeois.

Le personnel des zones de secours, qui s'est retrouvé en première ligne face à la pandémie de coronavirus et aux inondations de juillet 2021, déplore par ailleurs le manque de considération de la part de la ministre fédérale de l'Intérieur, Annelies Verlinden. "On est complètement ignorés. On se demande même si elle sait qu'elle a les zones de secours dans ses compétences", soupire Eric Labourdette, dirigeant responsable pour le SLFP.

Des négociations avec la ministre sont prévues les 16 et 22 juin prochains, selon le syndicat libre de la fonction publique.

"Si elles échouent, des actions intra-professionnelles plus musclées vont être menées", prévient le SLFP, qui met en garde contre un mouvement de grogne "qui prend de l'ampleur au sein des sapeurs-pompiers". "On pourrait notamment envahir en nombre la zone neutre à Bruxelles", suggère Eric Labourdette. "On a déposé plusieurs points en négociation et aucun n'a été examiné. La ministre n'écoute que les commandants de zone et ne donne rien au cadre inférieur, qui a les pieds dans la boue. Or, le gâteau doit être partagé en parts égales", conclut-il.

Sur le même sujet:

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous