17 travailleuses ont pu faire grève. "Nous espérions en avoir 30 mais il est très difficile pour elles de négocier avec leur patron, vu leur situation. Il y a aussi des travailleuses domestiques avec des papiers qui sont présentes, en soutien", réagit Magali Verdier, animatrice au MOC Bruxelles et accompagnatrice de la Ligue des travailleuses domestiques. "Nous avons mis 9 mois à organiser cette grève. Il est compliqué de créer du collectif car il s’agit de travailleuses invisibles, qui travaillent seules à l’intérieur des familles par exemple. Comment les faire se rencontrer ? Il n’y a pas de lieu pour elles pour créer de collectif. C’est le rôle de la Ligue. Elles sont aussi dans des situations extrêmement précaires qui compliquent cette organisation : qui les remplacera si leur enfant est malade ? Elles ne viennent pas aux réunions ou en retard et c’est normal !"
Sur la difficulté de faire grève, la travailleuse domestique interrogée confirme : "Certaines d’entre nous ont été menacées. Les patrons ou les familles ne veulent pas que l’on visibilise ce qu’il se passe, le fait que nous travaillons pour eux sans avoir de papiers." Arrêter de travailler signifie pour elles que des milliers de familles n’ont pas de solutions pour s’occuper de leurs enfants et parents âgés et donc dépendent d’elles.
Quant aux conditions de travail, la travailleuse en grève reprend : "Nous travaillons de longues heures, pour celles qui travaillent chez des familles, cela veut dire commencer le travail avant que la famille ne se réveille le matin et arrêter de travailler quand elle se couche, voire après… certaines d’entre nous sommes aussi violentées verbalement."
Est-ce qu’elles subissent d’autres types de violences. Après un silence, elle reprend, plus bas : "Oui, de la violence sexuelle." Selon la CSC Alimentation et Services, une nettoyeuse belge sur trois est victime de violences sexuelles au travail.
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe