Depuis longtemps déjà, les artistes ont laissé (en partie) tomber les disques pour les plateformes de streaming. Axel Gossiaux, musicien dans le groupe Amb’n, défend une thèse à l’ULiège sur la dimension politique du rap en Belgique francophone. Il remarque des similitudes avec l’industrie du cinéma. "Ce qu’on observe, c’est que ce sont les artistes qui sont le plus lésés au final. Ils sont en bas de l’échelle." Le même problème s’est d’ailleurs posé lorsque les grosses plateformes sont venues calmer la crise des téléchargements illégaux. "Le système a continué à concentrer le pouvoir dans les mains des grandes entreprises."
Si des similitudes existent, est-ce que le cinéma peut s’inspirer de la musique ? Spotify, Deezer, Apple Music et autres reversent une partie de leur gain selon le nombre d’écoutes de l’artiste. Plus un son est écouté, plus la somme est grande. Peut-on imaginer Netflix reverser une part de ses gains aux acteurs d’une série ? "Cela me semble plus compliqué. Dans la musique, l’artiste crée son œuvre. Au cinéma, l’acteur n’est qu’une partie du produit final", explique Axel Gossiaux.
La grève de 1960 s’est finie par un accord jugé "révolutionnaire" par le syndicat des scénaristes. Alors que le cap des 100 jours a été dépassé le 10 août, la grève de 2023 semble loin d’un tel accord. Pour Marion Hallet, notre maître de conférences à l’UNamur, une chose est clair : "La réponse doit venir des studios."