L’avis négatif de l’Office des Etrangers (OE) dans le dossier de l’une des sans-papiers grévistes de la faim durant l’été fait craindre une reprise du mouvement qui avait ébranlé le gouvernement fédéral. Dans un communiqué, l’Union des Sans Papiers pour la Régularisation (USPR) dit vendredi espérer qu’il s’agit d’une erreur administrative mais met en garde les différentes instances compétentes face à l’inquiétude des sans-papiers et leur épuisement après des mois de lutte.
La note adressée au directeur de l’Office, Freddy Roosemont, et datée du 26 août retrace le dossier d’une demanderesse de régularisation pour motif humanitaire, arrivée en 2009 en Belgique. Les éléments en faveur de cette femme sont nombreux et les éléments en sa défaveur… inexistants. Or, au moment de cocher l’avis de décision à prendre, Freddy Roosemont a refusé la demande, sans explication.
Les sans-papiers et les personnes qui les accompagnent ont le sentiment d’avoir été floués. En juillet, lorsque des discussions associant le secrétaire d’Etat, Sammy Mahdi (CD&V) et Freddy Roosemont, d’un côté, et des défenseurs des sans-papiers, dont les avocats Alexis Deswaef et Marie-Pierre Debuisseret, ont permis de suspendre la grève de la faim, les premiers auraient invité auprès des seconds les personnes sur le territoire belge depuis plusieurs années, bien intégrées, etc. à introduire une demande de régularisation pour motif humanitaire, selon Me Debuisseret.
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Dossier excellent
"C’était un dossier excellent, une personne en Belgique depuis longtemps, bien intégrée, disposant de promesses d’embauche, active dans le milieu associatif, dont le frère est belge… Ce refus est de mauvais augure. Si cette personne n’est pas régularisée, qui le sera ?" s’est interrogée l’avocate interrogée par l’agence Belga.
"Aujourd’hui, c’est le stress qui circule chez les sans-papiers. Le 21 juillet, on a tendu la main au gouvernement pour suspendre la grève, on a constitué les dossiers, trouvé des adresses pour les sans-papiers qui n’avaient plus de domicile, et ici, une personne qui remplit tous les critères n’est pas acceptée. On ne comprend pas pourquoi. Si d’autres décisions négatives commencent à tomber, ça risque d’être la même chose que le 23 mai (quand la grève a commencé), ce sera la cata", a averti un porte-parole de l’USPR, Tarik Chaoui.