Une grande manifestation est prévue ce mardi matin, à Bruxelles, à l'appel de tous les syndicats contre les mesures du gouvernement Michel. Il y a aussi un mouvement de grève à l'appel de la CGSP.
Les manifestants défileront une nouvelle fois pour dénoncer les mesures d'économies décidées par le fédéral qui ont un impact sur le service au public mais aussi sur les conditions de travail du personnel. Autres points qui fâchent: le recul de l'âge des pensions, la volonté d’instaurer un service minium, les restructurations dans les ministères, la SNCB… Bref, chez les agents, c’est le ras-le-bol général.
Cette action a évidemment des conséquences ce matin. Voici, région par région, un topo des perturbations relevées depuis tôt ce mardi.
Hainaut
A Charleroi, il n’y aura "ni bus, ni train, ni tram", déclare Etienne Libert, le secrétaire régional de la CGSP Charleroi. Des piquets seront aussi installés devant les administrations communales, au FOREM/ONEM, devant le bâtiment ORES à la rue de Montigny…
Les bureaux de l'Onem sont donc bloqués à Charleroi et à La Louvière. "Le Forem tourne au ralenti aujourd'hui/mardi et si cela tourne, ce sera principalement pour la formation", précise Stéphanie Wyard, porte-parole du Forem. Du côté de l'Onem, aucun piquet de grève n'a été placé devant le siège central. Des piquets ont toutefois été installés à Charleroi et La Louvière. "Là, le personnel ne peut pas travailler mais nous allons proposer du télétravail autant que possible", précise la direction de la communication de l'Office. Les autres bureaux fonctionnent normalement jusqu'à présent.
Au niveau des écoles, un mot d’ordre a été lancé mais il n’y aura pas de piquets. "Chaque école s’organisera, mais tous ceux qui se déclareront en grève seront couverts."
Et la situation sera difficile aussi dans d'autres secteurs. La distribution du courrier sera très perturbée et de nombreux guichets seront fermés. Grosses perturbations annoncées également dans les intercommunales, avec - par exemple - un impact sur les collectes de déchets et l'ouverture des parcs à conteneurs. Par contre, les hôpitaux publics devraient fonctionner plus ou moins normalement et l'aéroport de Charleroi ne devrait a priori pas être impacté par cette action.
Enfin, on notera encore que la CSC, elle, n’organise pas de piquets mais sera à Bruxelles pour une manifestation.
Du côté des TEC, 30% des bus roulent à Mons, 20% dans le Borinage mais aucun sur Soignies et La Louvière.
Pas de train pour acheminer les manifestants vers Bruxelles
Les syndicats attendent au moins 10 000 militants aujourd'hui à Bruxelles pour cette grande manifestation. Ils viendront exprimer leur colère face au désinvestissement dans les services publics. Le problème, c’est que les cheminots sont eux-aussi en grève : les manifestants ne pourront donc pas rejoindre Bruxelles en train. Du coup, les bureaux régionaux des syndicats ont opté pour différentes stratégies. Par exemple, le bureau hainuyer de la CSC Services publics a réservé des autocars pour ses militants. Des départs sont prévus ce mardi matin depuis Mons, Tournai, La Louvière, Mouscron, Ath, Saint-Ghislain et Soignies. L'objectif pour la CSC est donc d'amener un maximum de ses militants à Bruxelles. Ce n'est pas le cas de la CGSP, qui a prévu des actions régionales.
Il faut donc s'attendre à des rassemblements en Hainaut : la CGSP en a prévu un à Mons à 10h30. Les militants montois partiront en cortège vers la gare de Mons, par solidarité avec les cheminots. Ils passeront ensuite par le piquet de grève des agents pénitentiaires de la prison de Mons et termineront à la Grand Place, où des syndicalistes prendront la parole. Un mannequin représentant Charles Michel sera décapité. Des militants CGSP de Wallonnie Picarde participeront également à ce rassemblement à Mons.
Certains militants tournaisiens de la CGSP resteront dans la Cité aux 5 Clochers pour une petite marche, notamment les grévistes de la prison.
Namur et Brabant wallon
Chose inhabituelle : c'est le blocage complet en région namuroise. Aucun bus n'est sorti des dépôts ce matin. Que ce soit à Namur, Florennes, Ohey, Onoz... C'est la paralysie totale, la grève touche tous les dépôts.
En Brabant wallon, la situation est plus contrastée : 10% des chauffeurs ont pris leur service au dépôt de Baulers (Nivelles) ; seuls 2 chauffeurs sont sortis à Jodoigne. A Chastres, c'est du 50-50. On annonce un bus sur 2 en moyenne. On nous signale également que les bus Conforto (vers Bruxelles) circulent normalement.
Autre perturbation : sur le rail. Là aussi, très peu de chance d'avoir son train. En gare de Namur, on retrouve le mot "annulé" à côté de la plupart des trains.
L’administration régionale n’est pas en grève, mais elle est aussi impactée (au même titre que les administrations communales).
Sinon, les écoles de la région resteront ouvertes mais certains profs seront en grève. Même situation dans les administrations où plusieurs services devraient tourner au ralenti aujourd’hui. A Sambreville par exemple, la commune sera carrément fermée. A Namur, des perturbations sont à prévoir en raison d'une manifestation annoncée devant l'Hôtel de ville vers 10h : la CGSP va procéder à l'enterrement des services publics, avant de prendre la direction de l'Elysette, à Jambes.
On annonce aussi une mobilisation devant l'Hôtel de ville de Wavre, la ville du Premier-Ministre Charles Michel.
Liège
- Transport: tous les bus du TEC Liège-Verviers sont restés au dépôt ce matin, et aucun train ne circule en province de Liège (et ailleurs en Wallonie). Les rares transports en commun qui prendront la route aujourd'hui, ce seront les cars des manifestants, au départ des Guillemins et de Coronmeuse à Liège, de Huy, de Waremme et de Hannut.
- Enseignement: cette fois, une forte mobilisation des enseignants. Ils seront 800 affiliés de la CSC à prendre la route ce matin aux quatre coins de la province. Conséquence au niveau de l’enseignement : les cours dans le libre et l'officiel dépendront de la présence des professeurs, mais des garderies seront bien sûr assurées. Quant à la CGSP, elle n'a prévu aucun car au départ de Liège. "On fera grève sur place", a précisé un de ses responsables, qui compte privilégier les piquets et les actions coups de poing.