Belgique

Grève chez Ryanair : "Chaque mois, des dizaines de travailleurs ne reçoivent pas leur salaire correct", Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE

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Par Marie-Laure Mathot sur base d'une interview de Sophie Brems

Le personnel de cabine de Ryanair est en grève pendant les deux week-ends des vacances d’hiver. Les travailleurs de la compagnie low cost dénoncent les conditions de travail imposées par la société irlandaise, en particulier, le salaire minimum qui n’est pas garanti.

"Ryanair s’était engagé officiellement à respecter la loi belge et ce qu’on constate, c’est que chaque mois, des dizaines de travailleurs ne reçoivent pas leur salaire correct, leur décompte des heures n’est pas correct, et donc ils doivent à chaque fois faire des démarches", affirme Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE sur les ondes de la Première ce jeudi matin.

"Et Ryanair refuse d’avoir en Belgique un service du personnel, c’est-à-dire que les gens doivent s’adresser à Dublin simplement pour faire respecter leurs droits minimums — on ne parle pas d’avantages exorbitants —, le salaire minimum belge. Pour faire respecter ça, ils doivent s’adresser à Dublin", où se trouve le siège de Ryanair.

Un refus de respecter les règles nationales à chaque pays qui est constaté ailleurs en Europe. "Presque partout en Europe, les travailleurs doivent se battre pour que leurs droits soient respectés. Cet été, il y a eu des grèves au Portugal, en Espagne et en Italie."

Il y a des lois et l’État belge est supposé les faire respecter

Pour le syndicaliste, les travailleurs ne sont pas outillés pour faire respecter la loi. C’est à l’Etat et à la justice belge de le faire. "Si vous me le permettez, je pense que les États, et l’État belge en particulier, ont des responsabilités. L’inspection sociale est arrivée au bout de son rouleau, elle a constaté que les lois n’étaient pas respectées et elle a transmis le dossier à l’auditorat, donc à la justice."

Et de rappeler que le ministre de la justice a promis de s’emparer de la question. "Monsieur Van Quickenborne a répondu à la Chambre il y a déjà six mois qu’on allait voir ce qu’on allait voir, qu’il allait maintenant prendre le dossier Ryanair au sérieux et les traîner en justice. Depuis six mois, on attend. Maintenant, il dit que ce sera en mars. J’espère que c’est mars 2023 et pas mars 2030, parce que les travailleurs, eux, ont du mal à avoir leur salaire tous les mois et la justice belge doit faire respecter la loi. Ce n’est pas aux travailleurs de Ryanair de faire respecter la loi, comme ce n’est pas à moi de faire respecter le Code de la route. Il y a des lois et l’État belge est supposé les faire respecter."

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