C’est ce jeudi que la chambre du conseil de Liège décidera ou non de renvoyer devant le tribunal une dizaine de syndicalistes de la FGTB pour homicide involontaire.
A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit. Le 19 octobre 2015, lors d’une action de grève, un chirurgien bloqué par des grévistes était arrivé plus tard que prévu au bloc. Sa patiente n’avait pas survécu à l’opération. Estimant que ce retard avait diminué les chances de survie de la patiente, la clinique d' Hermalle sous Argenteau avait déposé plainte.
Le Parquet requiert le non-lieu
Ce jour-là, vers 6 heures, cette touriste danoise est admise aux urgences de la clinique d’Hermalle. Elle est victime d’une rupture d’anévrisme. Elle doit être opérée en urgence. Ses chances de survie sont minces.
L’hôpital contacte le chirurgien qui prend la route, se retrouve bloqué par une action de la FGTB sur le viaduc d’Herstal. Il opérera la dame mais elle décédera quelques heures plus tard. L’hôpital porte plainte contre X pour homicide involontaire.
Si le blocage a bien eu lieu, le lien de cause à effet est lui balayé par la défense des syndicalistes : "on a pu démontrer que le retard était minime. Selon les investigations, c’était de 8 à 13 minutes", explique Me Xavier Mercier, l’avocat des syndicalistes et d’ajouter : "d’autres éléments entrent aussi en compte. Le chirurgien n’a pas pris le chemin le plus rapide loin de là, il a fait un détour pour déposer ses enfants chez ses beaux-parents. La prise en charge de la dame a été lamentable et puis on sait aussi qu’avec les travaux à l’époque sur le viaduc, il y avait de toute façon toujours beaucoup d’embouteillages. "
Pour la défense il n’y a donc aucune raison de renvoyer les syndicalistes devant un tribunal. Du côté du ministère public, peu d’éléments aussi pour établir un lien. Le Parquet a donc décidé de requérir un non-lieu dans ce dossier. Logiquement, le juge devrait donc suivre cette demande.
Les syndicalistes présents lors de cette action de grève et de blocage seront toutefois confrontés une nouvelle fois à la justice. Début mars, ils devront répondre "d’entrave méchante à la circulation".