Cyclisme

Greg Van Avermaet : "Quand tu as 38 ans et que tu ne retrouves pas un niveau acceptable, c’est mieux d’arrêter"

Greg Van Avermaet : "Quand tu as 38 ans et que tu ne retrouves pas un niveau acceptable, c’est mieux d’arrêter"

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Par Jérôme Jordens

Greg Van Avermaet l’a annoncé ce mercredi, la saison 2023 sera sa dernière au sein du peloton professionnel. Après près plus de 15 ans sur le vélo, Golden Greg a décidé de dire stop. Les raisons, ses meilleurs souvenirs, la suite, il se raconte au micro de Thibaut Deplanque.

Si cette saison est la dernière, c’est avant tout parce que les jambes ne sont plus les mêmes explique le coureur AG2R Citroën : "Les résultats ne sont plus comme avant. Ce n’est pas toujours facile de tout faire et de ne pas avoir de grand résultat. C’était presque devenu normal de faire des résultats. Quand tu as 38 ans et que tu ne retrouves pas un niveau acceptable, c’est mieux d’arrêter".

Si la décision a été officialisée ce mercredi, le choix est mûrement réfléchi : "Je pense que ça fait quelques mois. J’ai signé un contrat et je disais que c’était peut-être ma dernière année. Dans ma tête, j’avais déjà des pensées cet hiver qui me disaient d’arrêter. Mais comme je dis toujours, je fais les classiques et puis je prends une décision".

Si le fait de moins gagner ces derniers temps et de ne plus pouvoir peser sur la course a fait pencher la balance du côté de la retraite, ce ne sont pas les seules raisons : "J’ai encore beaucoup de passion pour le vélo. J’aime m’entraîner. C’est quelque chose que j’aime vraiment et c’est un boulot qui n’était pas vraiment mon travail. J’ai toujours aimé rouler à vélo et ça, ça aide beaucoup. C’est pour ça que ce n’était pas facile de prendre la décision d’arrêter. Parce que tu aimes un truc que tu as fait pendant 20 ans. Quand tu commences, tu t’améliores petit à petit pour faire de meilleurs résultats et se dire d’arrêter après une carrière de 20 ans, ce n’est pas facile".

Si son palmarès parle pour lui et que sa victoire aux Jeux Olympiques est son meilleur souvenir, Van Avermaet veut qu’on se souvienne aussi de lui pour le genre de coureur qu’il était : "Mon courage pour faire toutes les courses avec beaucoup d’ambition et de résultats. Il n’y a pas que les premières places qui comptent, j’ai aussi fait beaucoup de deuxièmes et troisièmes places. J’ai toujours tout donné pour faire le meilleur résultat et je pense que c’est le plus important dans ma carrière".

Un beau palmarès, une année 2017 phénoménale, mais surtout un amour du vélo

Le coureur était à l’aise sur les pavés mais il retient aussi son succès à Tirreno-Adriatico et les podiums à San Sebastian, symboles de sa polyvalence, mais aussi et surtout ses victoires et le maillot jaune porté sur le Tour de France : "Deux victoires sur le Tour, 11 jours avec le maillot jaune, c’est quand même quelque chose de spécial pour un coureur de classique. Ce sont des jours très importants dans ma carrière. J’étais toujours très motivé pour faire le Tour. Ce n’était pas toujours facile parce que pour un coureur comme moi, tu as seulement 2-3 chances sur trois semaines. Tu perds aussi beaucoup d’énergie. Mais quand tu réussis quelque chose comme ça, c’est très important. J’étais très fier".

L’année 2017 est sûrement la plus belle de sa carrière. Numéro 1 mondial, vainqueur de Paris-Roubaix, de Het Nieuwsblad, de l’E3, de Gand-Wevelgem et avec de nombreux podiums. "C’est vraiment une belle année, se souvient le natif de Lokeren. Avant, ça n’était pas toujours facile de gagner mais là j’ai réussi tout en même temps. Être le meilleur coureur du monde sur une année, ça veut dire quelque chose je pense. Ce n’est pas toujours facile et c’était top de faire une année comme ça".

La suite a été plus compliquée et les victoires ont commencé à se faire plus rares, même s’il retient une bonne année 2019. "C’est plutôt après le coronavirus que ça a été plus dur pour moi de retrouver mon niveau et de faire des résultats, analyse Van Avermaet. Là, ce n’était vraiment pas facile mais avant ça, ça allait encore".

Au moment de jeter un regard vers l’arrière, Golden Greg n’a aucun regret : "Pas du tout. Je pense qu’il y a toujours des moments où tu dis que ça aurait été mieux de faire autrement mais quand tu reçois quelque chose, tu perds aussi quelque chose et en fin de carrière, tu es content de ce que tu as fait. Et il n’y a pas de moment où je me dis que c’est dommage de ne pas avoir gagné les championnats du monde ou le Tour des Flandres. Il y a des choses que tu ne réussis pas et c’est comme ça. Mais j’ai quand même gagné beaucoup de courses et je suis content de ma carrière".

Le vélo ne sera jamais loin, mais d'abord place à la famille

Un avenir dans le monde du vélo ? Van Avermaet ne l’exclut pas mais n’y a pas encore vraiment pensé. "Pour le moment, je suis encore trop coureur dans ma tête et ça va prendre un peu de temps pour changer. Mais je veux rester dans le sport. Je suis encore très motivé pour rouler encore un peu après ma carrière mais juste pour être au niveau amateur. Mais je ne sais pas ce que je vais faire après", explique le coureur AG2R-Citroën.

Après plus de 15 ans dédiés au vélo, l"heure est de se tourner vers ses proches : "Pour le moment, je vais prendre un peu de temps pour ma famille et être un peu tranquille. Après, quand je serai nerveux, je vais réfléchir pour faire quelque chose".

Mais avant de dire au revoir au peloton, il reste quelques mois de compétition et le Belge se verrait bien gagner une dernière fois, même s’il sait que les jambes ne sont plus celles d’antan : "On ne sait jamais mais ce ne sera pas facile. J’espère. Mon objectif est de gagner, comme toute l’année. Mais les courses ne font pas de cadeau et c’est très dur. On va voir si c’est encore possible".

Pour l’après-carrière, Greg Van Avermaet ne se tracasse pas et lorsqu’on lui demande ce qu’on peut lui souhaiter, la réponse est simple et sincère, à l’image de l’homme : "Une bonne santé, c’est le plus important je pense. Et après, tout le reste va aller".

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