Grażyna Bacewicz est sans doute la seule compositrice Polonaise du XXe siècle à avoir atteint une renommée internationale. Elle a réalisé ses premiers pas musicaux aux côtés de son père, c’était une enfant prodige, très douée au violon, elle a donné son premier concert à l’âge de sept ans (avec ses frères musiciens) et a composé sa première pièce – des Préludes pour Piano – à treize ans.
Son éducation s’est poursuivie au Conservatoire de Musique de Varsovie. Karol Szymanowski y était professeur à cette époque-là, et avait l’habitude de conseiller à ses jeunes étudiants d’aller à Paris afin d’étudier auprès de Nadia Boulanger. Ce qu’elle fera, Graziyna Bacewicz rejoindra un groupe de jeunes polonais dans les années 1930 pour y étudier la composition avec Nadia Boulanger.
A cette période, elle adopta le style néoclassique pour ses compositions, et devint la première femme polonaise et compositeur à obtenir une reconnaissance nationale et internationale. Dans les années 1930, elle fut aussi premier violon de l’orchestre de la radio polonaise, où elle interprétait notamment les œuvres de ses compatriotes, mais ce poste lui donne aussi l’occasion de faire entendre une série de ses propres compositions.
Grażyna Bacewicz a également consacré du temps à sa vie de famille. Elle s’est mariée en 1936 et donné naissance à une fille, Alina Biernacka, qui est devenue une peintre reconnue. Durant la Seconde Guerre mondiale, et malgré la guerre, Grażyna Bacewicz vit à Varsovie, continuant à composer et donnant des concerts en secret.
Grazyna Bacewicz n’était pas que violoniste, son activité de pianiste est sous-estimée, on sait qu’elle a été une remarquable interprète de sa propre seconde sonate pour piano datée de 1953. Finalement, à la fin de sa vie, elle se retire de la scène pour se consacrer à la composition, devenue sa seule occupation après qu’elle a été sérieusement blessée dans un accident de voiture. Elle meurt à Varsovie en 1969, à l’âge de 59 ans.
Grażyna Bacewicz a laissé plus de 200 compositions essentiellement instrumentales, sauf quelques rares œuvres pour la scène. Nous allons découvrir son concerto pour violon, qu’elle avait elle-même interprété 1938 avec l’Orchestre de la Radio polonaise, il resta inédit pendant les soixante années suivantes, mais sa redécouverte révéla son inventivité et son importance avec ses trois mouvements assez concis, une partition très originale avec une partie de violon qui donne le sentiment d’une grande liberté et d’une certaine improvisation alors qu’il est en réalité d’une écriture totalement maîtrisée.