Fierté ! Voilà le sentiment largement partagé par le personnel de l’INR, l’Institut national de Radiodiffusion, lorsqu’il reçoit les clés de la Maison de la Radio, à la fin des années 30. Grandeur, déclin et renaissance de la Maison de la Radio, c’est l’histoire, truffée d'archives, que le Fantôme de la radio vous raconte ici !
Imaginé jusque dans ses moindres détails par l’architecte Joseph Diongre, le bâtiment d’inspiration Art Déco domine fièrement le quartier des étangs d’Ixelles. Sa tour, ses lumières filtrant par les larges baies vitrées et sa ligne qui rappelle les formes d’un paquebot confèrent à la Place Flagey un étonnant caractère avant-gardiste, presque futuriste.
Grâce à ses magnifiques studios équipés des installations techniques les plus modernes, la Maison de la Radio devient un formidable outil de création. Pendant plus de 50 ans, l’édifice est un lieu de vie et de rencontre, rythmé par les milliers de concerts et d’émissions qui attirent un public nombreux. La réputation de l’endroit, et en particulier du fameux Studio 4, séduit les plus grandes personnalités du spectacle qui ne se font pas prier pour participer à un programme de Radio ou de Télévision.
Le début des années 90 sonne le déclin du paquebot de la place Flagey. Délaissé par ses propriétaires, la RTBF et la BRT, peuplée de souvenirs et de fantômes, l’emblématique Maison de la Radio manque de sombrer corps et biens. In extremis, des investisseurs avisés la sauvent de la ruine, lui offrent une rénovation en profondeur, une nouvelle vie et un nouveau nom : Flagey, tout simplement. Aujourd’hui, cette institution, qui réunit les deux communautés, flamande et francophone, est devenue un acteur culturel de premier plan en plein cœur de la capitale.
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Le paquebot de Joseph Diongre
Il fallait à l’INR un vrai lieu de travail. Depuis 1930, année de sa création, la Radiodiffusion belge s’accommode d’installations de fortunes, à la limite de l’insalubrité, dispersées entre la rue du Bastion et la rue de l’Abbaye, non loin de la Porte de Namur à Bruxelles. Après l’incendie d’un de ses studios en 1933, l’INR se trouve pour ainsi dire à la rue. La nécessité de construire un bâtiment spécialement adapté aux missions et aux métiers de la Radio s’impose. Le Conseil de Gestion organise rapidement un concours en vue de l’édification d’une Maison de la Radio. C’est le projet de l’architecte Joseph Diongre qui remporte la mise. Il va modifier considérablement la physionomie du quartier.
Joseph Diongre se montre à la hauteur du défi que représente la construction de la Maison de la Radio. Du gros œuvre jusqu’au mobilier de bureau, l’immeuble entier porte la marque de l’architecte bruxellois.