Après douze heures de travail et 3,5 kilos de poudre d'or ingérés, l'imprimante 3D délivre son chef-d’œuvre: un bracelet tout en légèreté et précision, issu d'une technologie encore expérimentale mais qui pourrait révolutionner la conception de bijoux.
"Il ne faut pas éternuer!", ironise Pascal Hély alors que son collègue ouvre la machine et commence à épousseter le bracelet, encore enseveli dans sa précieuse poussière.
Le bijou fait partie d'un ensemble de dix pièces d'exception, réalisées à Besançon dans le laboratoire de recherche de Francéclat, le comité professionnel du secteur bijouterie-joaillerie.
"On est vraiment partis de rien, il nous a fallu plusieurs années pour trouver les bons paramètres et des standards de qualité correspondant à la profession", résume Pascal Hély, directeur technique de Francéclat.
Si la technologie d'impression 3D dite "additive" (des couches de matières qui se superposent après une modélisation numérique) est largement utilisée dans l'industrie lourde, son application aux poudres de métaux précieux est en effet encore dans les limbes.
Température du laser, composition de la poudre d'or "atomisée", hygrométrie de la pièce: rien n'a été laissé au hasard par les deux chargés d'études au fil de leurs expérimentations sur les machines (une allemande, une italienne) à leur disposition.