Gosselies : technicien de maintenance, une drone de formation

Gosselies : technicien de maintenance, une drone de formation

© JEWEL SAMAD - AFP

Par Nicolas Rondelez

Connaissez-vous le WAN? Le WAN pour Wallonia Aerotraining Network est le centre de compétence wallon pour le secteur de l'aéronautique. Il est situé derrière la SONACA, juste à côté du BSCA, le Brussels South Charleroi Airport. Quoi de plus logique finalement. On y enseigne quelques 35 métiers en lien avec le monde de l'aviation au sens large. Cela va de steward ou hôtesse de l'air à concepteur de pièces de fuselage pour avion en passant par le métier de bagagiste en aéroport... Et depuis peu...

... la petite dernière des formations du WAN...

Gosselies : technicien de maintenance, une drone de formation

... et depuis peu donc, une toute neuve formation de technicien en maintenance de drones. Le WAN est d'ailleurs le seul opérateur public à offrir cette formation. La première s'est tenue au début de l'année dernière mais était strictement réservée aux travailleurs de Caterpillar qui avaient perdu leur emploi quelques mois plus tôt. Dorénavant la formation est accessible aux demandeurs d'emploi. La deuxième session a débuté le 20 janvier dernier. Elle rassemble 9 élèves venus d'horizons très différents. Christian travaillait dans l'organisation d'événements et la protection de la nature. Christophe était commercial et a perdu son emploi suite à une restructuration de son entreprise. Quand à Eric, il était consultant indépendant pour la Sonaca et n'a pas retrouvé de boulot lorsque sa mission s'est terminée. Aujourd'hui, tous s'enthousiasment pour cette nouvelle formation. "C'est un milieu en plein ébullition, confirme Christophe, mais il y a encore beaucoup beaucoup de choses à développer. C'est là l'intérêt de cette formation". 

... qui anticipe une offre d'emploi croissante.

Gosselies : technicien de maintenance, une drone de formation

Pour Denys Masson, formateur au WAN, la demande de techniciens qualifiés en maintenance de drones va croître et embellir. "Il ne faut surtout pas attendre dans un an ou deux ans pour se dire qu'on a besoin de ce type de profil. Les drones sont et seront de plus en plus présents dans l'activité quotidienne. Inévitablement, il y aura des débouchés".

Pour le commun des mortels, un drone, c'est un petit objet pas bien gros qui bourdonne à quelques mètres de la surface de la terre, prends quelques photos et filme quelques images. Mais en réalité les applications sont déjà beaucoup plus importantes. Les drones sont utilisés par la police pour la surveillance d'événements populaires. Ils sont utilisés dans le secteur du bâtiment pour thermographier des quartiers et mesurer le niveau d'isolation du bâti. Des expériences sont menées pour le transport de colis, la délivrance de médicaments dans des zones reculées. Sans parler des applications militaires dont on ne sait rien mais qui permettent de voir sans être vu. Aujourd'hui, certains modèles, évidemment bien plus massifs que nos jouets, sont capables de supporter des chargement de plusieurs centaines de kilos. 

Et pour préparer, entretenir, réparer ces appareils qui seront de plus en plus nombreux et spécifiques, il faudra des gens qualifiés. 

Un monde qui s'ouvre

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Ce n'est pas encore le cas chez nous, mais cela pourrait l'être à l'avenir : dans certains pays on utilise des drones pour la pulvérisation. 

C'est aussi un des buts de la formation du WAN : armer suffisamment les élèves afin qu'ils puissent également imaginer, rechercher, inventer les utilisations futures des drones. Christian le considère déjà comme un outil idéal dans son ancien secteur. "Actif dans la protection de l'environnement, j'imagine évidemment le potentiel de ces appareils pour relever des zones dignes d'un intérêt biologique. Par ailleurs et pour avoir parler avec beaucoup de gens qui ne sont pas du milieu du drone, j'entends des choses qui me font dire qu'il est intéressant de creuser pour trouver les applications utiles à chacun"

Le programme de cette formation de 24 semaines est particulièrement copieux. Il y a évidemment la théorie et tous les aspects techniques relatifs aux appareils assortis de cours de montage de drones et de soudure. Mais il y aussi tous les aspects législatifs relatifs à leur utilisation. Des notions utiles et nécessaires de météorologie. Et puis bien entendu la prise en main des appareils d'abord sur simulateur avant de passer dans les airs pour de vrai. Notons toutefois que le WAN ne délivre pas la licence de pilote de drone. Mais au terme de la formation, les élèves devraient toutefois disposer des connaissances nécessaires pour passer l'examen de la Direction Générale du transport aérien, DGTA, le seul organe qui peut, chez nous, octroyer le précieux sésame. 

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