Cela fait plusieurs jours que vous lui envoyez des messages qui restent sans réponse ? Vous vous êtes sûrement fait ghoster. Le ghosting est une manière de rompre le contact sans donner d'explications. Cette façon de disparaître de la vie de l’autre peut être d’une violence inouïe. Mais comment y faire face ? Le point avec le Dr Caroline, psychiatre référent de l'émission "La Grande Forme".
Le ghosting, de l’anglais ghost (fantôme) est une manière cruelle de rompre avec quelqu’un, en disparaissant complètement, du jour au lendemain de sa vie, sans aucune explication ni lettre. La personne dite " ghostée ", face à un mur de silence et à l’incompréhension, peut facilement plonger dans l’angoisse voire la dépression.
Est-ce que c’est fréquent?
Une Étude publiée dans le Huffington post a été faite en 2015 sur 1000 personnes.
10 % des Américains adultes ont déjà ghosté leur partenaire. Tandis que 13% disent avoir déjà été ghoostés.
Et 87% pensent que ce n’est pas approprié de mettre fin à une relation par texto ou une autre forme de messagerie électronique.
Une autre étude américaine menée en 2018 sur 1300 participante.s et publiée dans le "Journal of Social and Personnal Relationships", montre que 25% ont déjà ghosté quelqu’un et 20% l’ont déjà été.
On voit donc entre ces deux études que les chiffres augmentent d’année en année.
Qu’est ce que ça fait aux personnes ghostées?
Ce genre d’événements peut survenir après 3 jours mais aussi après plusieurs années de relation. Et parfois, on n’a rien vu venir; il est bon alors néanmoins de se poser la question de si vraiment on n’a rien vu venir ou si on s’est voilé la face et on a ignoré, plus ou moins sciemment, les signes annonciateurs.
Avant de conclure à un ghosting, la disparition de la personne peut d’abord faire penser à un accident : on fait d’abord face à une grande angoisse, puisque l’autre "fait le mort", littéralement. La personne ghostée est en proie à d’interminables questions sans réponses, une grande incertitude. Assez rapidement, ceci dit, on se rend compte que l’autre est bien vivant, sur les réseaux sociaux où on le voit interagir avec tous les "amis en commun". Le côté fantomatique (ghost signifie fantôme en anglais) vient du fait qu’on voit l’évolution de l’autre sur les réseaux sociaux à travers les amis en commun, les publications ou les photos dans lesquelles la personne est identifiée.
Une tornade d'émotions se bousculent : Sentiment de rejet, abandon, perte d’estime de soi, frustration, culpabilisation (“j’ai du faire quelque chose qui lui a déplu”), honte, l’impression de ne plus être considéré comme digne et déshumanisé. En fonction de la solidité psychique de la personne, elle peut soit faire face avec résilience et se reconstruire, soit si elle était déjà fragilisée, plonger dans la dépression.